Habituellement, l’association Hors Norme vient en aide aux personnes atteintes de handicap. Avec le confinement, la structure a proposé de l’aide alimentaire. Face à la précarité induite par la crise du Coronavirus tout s’est accéléré.
Un choc. Un jour de confinement, alors que Vanina Leca, présidente de l’association Hors Norme, vient de se lancer dans l’aide alimentaire, un homme âgé la contacte. Une seule phrase pour résumer sa situation : « J’ai faim. »
Sans se poser de questions, la jeune femme lui finance un panier de courses. « C’est compliqué de dire : ‘J’ai faim’. Ca a vraiment été une période bouleversante, on est entré dans l’intimité des gens », livre-t-elle.
En temps normal, son association, créée en 2019, vient en aide aux personnes souffrant de handicap. Avec la crise du coronavirus, la jeune femme se demande comment elle peut continuer à aider. « On a fait un publication Facebook expliquant que nous pouvions déposer des courses devant les portes, à Ajaccio, pour les personnes qui en avaient besoin », raconte-t-elle.
De 2 à 85 bénévoles
Et tout s’accélère. En quelques jours, les demandes se multiplient. L’association Hors Norme lance une campagne de dons. « Ça nous a permis de financer des courses entre 50 et 100 euros en fonction de la composition des familles », précise Vanina Leca. En tout, entre 150 et 200 paniers ont été livrés, principalement à des personnes âgées et des familles isolées de la région ajaccienne.Durant son parcours, l’association est rejointe par de grandes entreprises d’agroalimentaire comme Corsica Gastronomia ou Vibel Corse qui la fournissent également en denrées. « Ça a été spontané, je n’ai pas demandé une seule fois », soutient la Vanina Leca. En deux mois, le nombre de bénévoles passe de 2 à 85. « Il ont été extraordinaires. Ils y ont mis tout leur cœur, je ne m’y attendais pas », reprend la jeune femme.
« Ça m’empêche de dormir »
De par son action durant le confinement, Hors Norme a intégré l’association CLE (coordination inter associative de lutte contre l’exclusion). Ce qui lui a permis d’être en contact permanant avec des bénévoles de structures plus importantes, comme le secours populaire, également très sollicitées.
Mais Vanina Leca angoisse. Dans quelques jours, une partie de ses bénévoles devront reprendre le travail. « Je ne sais pas ce que je vais faire, si je vais continuer ou pas. Ça m’empêche de dormir. Je n’ai pas envie d’abandonner les personnes que nous avons aidées et je ne veux pas faire comme s’il ne s’était rien passé durant ces deux mois », souffle-t-elle.
Une chose est sûre, le plus gros de la crise est passée pour la jeune femme. A l’approche du début du déconfinement, les demandes d’aide ont diminué.