La semaine dernière, deux étudiants ajacciens ont été jugés pour apologie du terrorisme, après avoir crié "Allah akbar" à des policiers dans la rue. Le procureur avait requis six mois ferme, mais ils ont été relaxés. Ce mardi 20 janvier, le parquet d'Ajaccio fait appel de cette décision.
Le premier doit intégrer l'Ecole nationale de l'aviation civile, le second prépare un master de droit notarial. Des étudiants d'une vingtaine d'années sans antécédents.
Les jeunes Ajacciens ont été jugés jeudi 15 janvier pour "apologie du terrorisme". Ils avaient crié "Allah akbar" à un agent de surveillance municipal, en passant en voiture sur le parking du port de l'Amirauté d'Ajaccio. Très choqué, le jeune policier avait cru entendre des menaces, et voir mimer des gestes de mitraillage.
Un geste qui aurait pu être retenu contre eux mais qui à l'audience a été écarté. Toutefois le procureur avait requis six mois de prison ferme à leur encontre.
Les deux jeunes s'étaient finalement excusés, expliquant avoir voulu faire une mauvaise blague... Après délibéré, le tribunal les avait relaxé, estimant que les faits d'apologie du terrorisme n'étaient pas constitués.
On apprend aujourd'hui que le parquet d'Ajaccio fait appel de cette décision.
L'apologie du terrorisme
L'apologie du terrorisme, au coeur de plusieurs condamnations dans le sillage des attentats de Paris, est la qualification retenue dans une enquête visant le polémiste Dieudonné.
Depuis la loi du 14 novembre 2014, ce délit fait désormais partie du Code pénal dans de nouvelles dispositions renforçant la lutte contre le terrorisme.
La jurisprudence définit l'apologie comme "une manifestation d'opinion prohibée consistant à 'inciter à porter sur les crimes en cause un jugement favorable'", écrit l'avocat Christophe Bigot, spécialiste dans ce domaine, dans son ouvrage "Pratique du droit de la presse".
Dans le nouveau texte (l'article 421-2-5 du Code pénal), l'apologie du terrorisme est punie d'une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende (contre 45.000 dans la loi sur la presse), et même sept ans et 100.000 euros "lorsque les faits ont été commis en utilisant un service de communication au public en ligne".