Les écologistes de Toulouse s'opposent vivement au projet de la Corse de transférer 20.000 tonnes de déchets par an pendant trois ans dans l'incinérateur de Toulouse le Mirail. Une agitation qui contraste fortement avec l'inertie qui s'est emparé ici de ce dossier.
Ils sont attirés par les poubelles, les goélands. Et sur le centre d'enfouissement de Viggianello, ils se régalent. Entre deux couches de terre, ils prennent leurs habitudes. Ils ont sans doute raison. Car le dossier de l'exportation de plus de 80.000 tonnes de déchets vient de connaître un nouveau retard.
Les derniers marchés devaient être clos le 29 janvier. Dans un courrier adressé aux entreprises intéressées, le Syvadec précise que l'échéance est repoussée au 8 mars. En attendant, peut-on lire, que les "démarches aboutissent".
Flash-back : en septembre dernier, le Syvadec franchit un cap. Suite à un appel d'offres, quatre entreprises sur le continent avaient répondu : elles se disaient potentiellement preneuses des déchets insulaires. Le Syvadec prévenait aussi qu'il fallait dès maintenant (en septembre, donc) lancer des procédures administratives.
Quatre mois après, du côté de la préfète comme de la Collectivité de Corse, c'est silence radio. Pourtant, pour que les départements du continent acceptent des déchets de régions non-limitrophes, il faut leur demander qu'ils modifient leurs plans déchets. On imagine comme ici, les discussions, débats et votes. Après cette étape seulement, les entreprises peuvent solliciter des modifications de leurs arrêtés d'exploitation. En attendant à Toulouse ça bouge. Un incinérateur s'était positionné pour 20.000 tonnes venues de Corse. La Préfecture nous dit n'avoir reçu aucune demande mais la Dépêche du midi, alerte du contraire. Europe Ecologie les Verts se mobilise.
« Nous avons sollicité le Président de la métropole pour qu’il se positionne face au Préfet et nous allons tenter de mobiliser largement sur Toulouse », explique Elizabeth Matak, secrétaire du groupe local EELV.
A le Vigeant, près de Poitiers, 700 habitants dans les bocages et un site d'enfouissement preneur en septembre dernier de 40.000 de nos tonnes de déchets. Aujourd'hui, l'entreprise serait toujours partante mais peut-être pour un volume plus faible. Ces derniers mois, partout en France, la demande pour enfouir est à la hausse. L'exportation des déchets insulaires a été annoncée comme la réponse transitoire à la crise, malgré un financement toujours introuvable. Les difficultés semblent s'amonceler et la lenteur politique se préciser. Reste entière la question de l'alternative.