"A Ajaccio, on a été pris en otage" : les dirigeants de Sochaux contre-attaquent

Le club sochalien, dont un joueur a été mis en garde à vue pour avoir agressé un stadier de l'ACA, entend bien de se défendre. Et tente d'endosser le costume de la victime, en pointant du doigt les agissements de la sécurité à François Coty. Avec des mots très durs.

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Deux jours après les altercations qui ont émaillé la rencontre ACA-FCSB, samedi 11 septembre dernier, le ton, du côté du club de Sochaux, se durcit. 

Son directeur général exécutif, Samuel Laurent, a rejoint hier soir la Franche-Comté avec Christophe Diedhiou, le joueur sochalien accusé d'avoir frappé un stadier ajaccien, Alain Albano. Quelques minutes après que ce dernier ait été remis en liberté, après sa garde à vue au commissariat d'Ajaccio. 

Sans perdre de temps, à peine arrivé à Sochaux, le dirigeant s'est épanché dans les médias régionaux.

Menaces

Presse écrite, radio, télé, sites web... Samuel Laurent est bien décidé à ne pas laisser son club endosser la pleine responsabilité des échauffourées de François Coty. Et n'hésite pas à brandir le désormais célèbre "contexte corse"

On a été menacés. Tous. Menacés de se faire ouvrir le crâne, menacés de se faire égorger"

Samuel Laurent  

Pour lui, la réalité diffère grandement de la version des dirigeants du club insulaire. Il ne remet pas en cause le fait que son joueur ait porté un coup au stadier ajaccien, mais s'empresse de balayer la question d'un lapidaire "une enquête est en cours", histoire d'attirer l'attention sur ce qui, selon lui, s'est passé après. 

Situation d'insécurité

Pour le DG du club sochalien, le comportement de la sécurité et du club a été scandaleux, ainsi qu'il le raconte à France 3 Sochaux. "Notre préoccupation numéro 1 a été d'assurer la sécurité de nos joueurs, qui ont été retenus en otage dans leur bus, pendant plus d'une heure et demie, par des gens énervés. C'est un secret de polichinelle que de dire qu'il y a toujours des problèmes à Ajaccio. La ligue 2 doit se poser la question du maintien des rencontres dans ce stade".  

Parmi (sic) la légende urbaine qui court dans le monde du football sur Ajaccio, rien n'est exagéré".

Samuel Laurent

Sur l'antenne de France Bleu Belfort Montbeliard, Samuel Laurent est plus remonté encore qu'au micro de France 3. Il pointe du doigt la sécurité, et les dirigeants du club insulaire : "Il y a un sérieux problème avec la sécurité à Ajaccio. Tous les clubs de football le savent. On m’en parle depuis deux ans. Je le savais, mais je ne pensais pas que c’était à ce niveau. Il a fallu que je le constate par moi-même. Force est de reconnaître que parmi (sic) la légende urbaine qui court dans le monde du football sur Ajaccio, rien n’est exagéré. Nous sommes dans des situations d’insécurité pour les équipes. C’est inadmissible".

Et le dirigeant de conclure : "un jour il y aura un mort. C'est une évidence". 

Plaintes contre plaintes

Les versions des deux clubs sont désormais connues. Pour répondre aux plaintes déposées par l'ACA et le stadier, Samuel Laurent a également fait savoir que deux joueurs sochaliens, Christophe Diédhiou et Hermann Tebily, ont eux aussi porté plainte. 

Ne reste plus désormais à attendre que la justice, et les caméras de sécurité, livrent leur vérité. A moins que, au vu de la virulence des propos de Samuel Laurent, la joute verbale par médias interposés ne continue dans les prochaines heures. 
Selon nos informations, l'ACA se réserverait le droit de porter plainte pour diffamation. 

Le "contexte corse", refrain connu

De son côté, Jean-René Moracchini, le président de la Ligue Corse de Football, est sorti de la réserve à laquelle il s'astreint habituellement dans les affaires qui "suivent leur cours au sein des instances sportives compétentes"

La raison : "une fois de plus (une fois de trop), un dirigeant de club fait référence au "contexte corse" pour justifier une défaite et le comportement irresponsable de l'un de ses joueurs. Il est à noter que le « contexte corse » n’existe qu’en cas de défaite et pour des clubs ambitieux ou en situation difficile. Il leur faut donc trouver un bouc émissaire et alors resurgit le fameux « contexte corse », dont il serait bon d’en avoir une définition précise.
Je rappelle que, les commissions nationales ont toujours fait preuve de sévérité envers nos clubs qui savent que le « contexte corse » n’est pas du tout leur allié et se contentent simplement de gagner leur place sur le terrain. 
Il faut donc savoir raison garder et je tiens à saluer le comportement du président de l'ACA qui a choisi de ne pas mettre d'huile sur le feu dans l'attente des décisions de justice et des commissions compétentes."

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