Confinement et Covid19 en Corse : certains bars bravent les interdits

Hier à Ajaccio, un établissement était verbalisé pour avoir ouvert ses portes aux clients, malgré le confinement. Mais en plus de ces ouvertures clandestines, les autorités doivent faire face à d'autres débordements, moins facilement identifiables, provoqués par l'apparition des Drive-bars...

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Ce jeudi 10 décembre, il est près de minuit quand la police débarque dans un bar du centre-ville d'Ajaccio, alertée par du tapage. A l'intérieur, il y a foule. Une soirée qui ressemble comme deux gouttes d'eau aux soirées d'avant le Covid19. Et d'avant les interdictions. 

Parmi les clients 26, dont le gérant, ne portent pas de masque. En période de confinement, ca fait désordre. Les 26 personnes sont verbalisées, et l'établissement sanctionné pour des infractions à la législation sur les débits de boissons.

Ouverture clandestine

Mais les bars clandestins, plutôt rares, ce n'est pas tout. Les interdictions liées aux débits de boissons laissent la place pour d'autres débordements, plus difficiles à circonscrire. 

La règle semble pourtant claire. Pour l'heure, les bars, comme les restaurants ne doivent pas recevoir de public. Mais il y a une exception. Et c'est là que ça se complique. Sont autorisés les clients venus récupérer leur commande en Click&Collect.
Une aubaine pour les établissements...

Des buvettes improvisées

Depuis quelques semaines on voit apparaître dans les rues de Bastia, d'Ajaccio et de quelques autres villes de l'île, des buvettes d'un nouveau genre. Sur une table ou des tréteaux posés devant le bar, on vend des cafés et autres boissons à emporter.

Rien d'illégal à ça. L'arrêté publié le lundi 5 octobre 2020 ne l'interdit pas. Ce dernier précise que les débits de boissons ne sont pas autorisés à accueillir du public, hormis pour des activités de livraison ou de vente à emporter.

Le problème, c'est que boire un café, ce n'est pas comme déguster son poulet au caramel ou ses cannelloni au brocciu, une fois rentré chez soi. On doit le boire tant qu'il est chaud, et si on peut le boire en discutant avec des amis, c'est encore mieux. Alors des attroupements se forment régulièrement devant ce que l'on appelle parfois les "drive-bars". 
Ainsi Vincent et Xavier, tous les matins, en semaine, se retrouvent devant un café des environs de la place Saint-Nicolas, à Bastia, entre 9h et 10h. Histoire de garder le contact malgré le Covid. 

Une semaine de fermeture

Pour ce qui est du respect des mesures sanitaires et de la distanciation sociale, on repassera... Reste à déterminer qui est responsable. L'établissement, qui la plupart du temps reste dans le cadre de la loi, où les clients, qui sont sur la voie publique, et on décidé de se réunir d'eux-mêmes...

Mejdi Jamel, le directeur de cabinet du préfet de Haute-Corse, nous répond : "les gérants ont des autorisations d'occupation du domaine public pour leurs terrasses. Ils sont donc responsables de ce qui s'y passe, et tenus de faire respecter les règles."

C'est, semble-t-il, la question à laquelle ont été confrontées les autorités, jeudi 10 décembre, à quelques minutes de l'intervention télévisée du Premier ministre. 

Des avertissements avant la fermeture

Un café ajaccien était contrôlé, alors que plusieurs personnes étaient groupées devant le comptoir où s'effectue la vente à emporter. Un client, qui ne portait pas de masque, a été verbalisé. Et un rapport administratif a été rédigé concernant l'établissement. Il fait figure de premier avertissement.
"Avant une fermeture, il y a plusieurs autres étapes. Si l'établissement récidive, une mise en demeure est remise, en mains propres au gérant par la police. A la troisième faute, c'est la fermeture", nous confirme-t-on à la préfecture. 

Dans le cas des drive-bars, c'est une semaine de fermeture qui est généralement prononcée. Pour les bars clandestins, cela peut être bien plus important.

En Haute-Corse, depuis le début du deuxième confinement, 8 mises en demeure ont été faites, et 3 établissements ont été fermés. On le voit, alors que les mesures d'interdiction se succèdent, et que les professionnels tentent tant bien que mal de survivre en maintenant une activité, le confinement reste plus que jamais un casse-tête.

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