Le maire d'Ajaccio, invité du rendez-vous politique hebdomadaire de Viastella, In Tantu in Pulitica, ne fait plus mystère de ses ambitions régionales. Et veut se poser en rassembleur face à la majorité nationaliste.
Laurent Marcangeli, réélu maire d'Ajaccio dès le premier tour, le 15 mars dernier, a revêtu le costume du candidat qui incarne l'opposition à la majorité nationaliste aux territoriales. Il répond aux questions de Jean-Vitus Albertini sur notre plateau.
Entretien
Vous avez longuement hésité avant de vous lancer dans la bataille des territoriales. Qu'est-ce qui vous a décidé ?Je me sens prêt. J'ai un parcours derrière moi, je suis maire de la plus grande ville de Corse depuis bientôt sept ans, président de son agglomération...J'ai été parlementaire, conseiller général.
En dix ans j'ai beaucoup appris au service de mes concitoyens, et aujourd'hui je me sens prêt pour exercer la fonction de président de l'exécutif.
Plutôt que le candidat de l'opposition, je veux être le candidat de l'alternative. Une alternative crédible et efficace, au service de la Corse.
Je ne suis pas candidat pour aider uniquement Ajaccio. Si je suis candidat, c'est pour être le président de l'ensemble des territoires qui composent la Corse.
Et ces territoires, aujourd'hui, ont beaucoup à dire par rapport à cette nouvelle collectivité. Je crois qu'il y a une nostalgie du département. Les territoires, notamment ruraux, ont le sentiment d'être abandonnés.
Mais concernant la capitale régionale, naturellement, il y a un rattrapage à effectuer. Je me satisfais de constater qu'à quelques mois des élections, le président Simeoni a fait mine de s'en soucier. Mais que n'a-t-il fait depuis qu'il est aux responsabilités...
Ne risque-t-on pas de se retrouver avec une élection proprement territorialisée, entre Simeoni le Bastiais et Marcangeli l'Ajaccien ?Il ne faut pas croire que c'est une revanche, ce n'est pas le sens de ma démarche.
Je veux l'éviter, et je ferai tout pour l'éviter. Je ferai des propositions qui s'adresseront à l'ensemble des territoires qui composent la Corse.
Je le ferai par rapport à celles et ceux qui m'accompagneront et qui viendront de l'ensemble de ces micro-régions, et donc en toute logique du territoire du pays bastiais et de la Haute-Corse dans son ensemble.
Il ne faut pas croire que c'est une revanche, ce n'est pas le sens de ma démarche. Je suis dans une démarche de rassemblement.
Je serai très clair, je m'allierai en fonction de ce que les uns et les autres avanceront. Alors il me paraît peu probable qu'une alliance avec Gilles Simeoni soit au bout du chemin.
Mais en revanche les familles politiques qui se sont rétrécies sur elles-mêmes, que ce soit la Droite, la Gauche ou les nationalistes, ont échoué au niveau de l'exécutif. Je veux proposer un exécutif alternatif, de coalition, qui soit en capacité de régler les problèmes.
Vous seriez prêt, par exemple, à vous allier avec Jean-Charles Orsucci, représentant de La République En Marche en Corse?
Effectivement, si d'aventure une alternative est possible avec une alliance de centre-gauche et de centre-droit, je ne vois pas pourquoi nous ne le ferions pas.
Vous ne rejetez pas l'idée que la Droite soutienne Emmanuel Macron dès le premier tour de la prochaine présidentielle...Je veux proposer un exécutif de coalition
Les élections présidentielles sont dans 18 mois, et les sondages de deux ans avant sont rarement les résultats de l'arrivée...
Mais je fais un constat. Ma famille politique d'origine est en mal de représentativité. Elle a du mal à positionner un candidat susceptible de gagner.
Au pire, elle prendrait le risque de qualifier un candidat de l'extrême-gauche ou de la gauche écologique face à madame Le Pen. Et cela, je m'y refuserais.
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