"On l'a tué pour rien", le préfet Claude Erignac commémoré comme chaque année à Ajaccio

Le 6 février 1998, le préfet Claude Erignac était assassiné à Ajaccio. Comme tous les ans, un hommage lui était rendu hier, mardi, sur la place qui porte son nom. Une cérémonie tenue sur fond de climat politique instable, deux jours après l'annonce du report de la visite du ministre de l'Intérieur sur l'île.

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"Une page se tourne" avait évoqué, l'an passé, Gérald Darmanin, lors des commémorations du 25ème anniversaire de la mort de Claude Erignac. Ce mardi 6 février, ce sont les mêmes termes qu'a choisi d'utiliser le préfet de Corse Amaury de Saint-Quentin, dans un esprit de concorde, mais sans effacer l'effroi de l'assassinat de celui qui occupait, jusqu'en 1998, son poste.

"Si une page se tourne, c'est qu'il nous appartient d'écrire la suivante. Parce que nul ne peut vivre dans le ressentiment. Parce que Claude Erignac n'aurait pas toléré que l'histoire s'interrompe si brutalement, estime le préfet. Les défis sont nombreux, et nous ne pourrons les relever que main dans la main. Sans faux-semblant. Dans la confiance, l'écoute, et le respect mutuel."

Report de visite ministérielle

Une cérémonie qui s'est aussi tenue sur fond de climat politique tendu, deux jours après l'annonce du report de la visite du ministre de l'Intérieur sur l'île, initialement annoncée ces 7 et 8 février. Gérald Darmanin devait se rendre en Corse dans le cadre du processus d'autonomie.

Un ajournement justifié par le cabinet du ministre par l'absence des "conditions sereines" nécessaires. Ceci, notamment, après l'intrusion de militants de Core in Fronte au domicile du garde des Sceaux, à Centuri, le week-end dernier. Une action regrettée par certains.

"Même si je suis d'accord à 100% pour les revendications sur le FIJAIT, qu'on porte également au PNC, je ne suis pas certain que s'attaquer cette semaine-là à la maison du ministre soit une très bonne idée, estime le député de la seconde circonscription de Corse-du-Sud, Paul-André Colombani. D’autant plus que le ministre, si on regarde sur les 20 dernières années, a défendu beaucoup de prisonniers politiques. Donc j'ai du mal à comprendre ce point-là. Cela contribue à ne pas arranger les affaires."

"Peu importe si c'est un ministre ou un citoyen lambda, on ne rentre pas dans son domicile."

"Peu importe si c'est un ministre ou un citoyen lambda, on ne rentre pas dans son domicile. Ce n'est pas ce qu'on a appris, ce ne sont pas nos valeurs, tranche de son côté Xavier Lacombe, conseiller territorial Un Soffiu Novu.

"En contrepartie, poursuit l'élu, aujourd'hui, la Collectivité de Corse n'était pas prête pour au moins avoir une ébauche, proposer quelque chose sur une base de discussion. Nous n'étions pas au rendez-vous."

Des discussions en suspens

La méthode de discussions entre présidents de groupe est ainsi mise en cause dans ce cycle de discussions autour d'une possible évolution institutionnelle de l'île.

Mais ni Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, ni Marie Antoinette Maupertuis, présidente de l'Assemblée de Corse, n'ont souhaité, ce mardi, faire de commentaire à ce sujet. Il s'agit pour eux d'une journée mémoire. C'est d'ailleurs ce qu'expriment les quelques autres élus présents dans le cadre de ces commémorations.

"Monsieur le préfet de région a bien rappelé aujourd'hui qu'on avait tué un innocent. On l'a tué pour rien."

"Tant que j'aurais un souffle de vie, je viendrais rendre hommage à Claude Erignac, assure Paul-Marie Bartoli, maire de Propriano. Le préfet, le représentant d'Etat, mais aussi l'homme. Monsieur le préfet de région a bien rappelé aujourd'hui qu'on avait tué un innocent. On l'a tué pour rien."

Après cette commémoration et un appel renouvelé à l'apaisement, aucune date n'a été fixée pour de nouveaux échanges sur l'avenir de la Corse. Le calendrier est pourtant restreint.

Le reportage de Marie-France Giuliani et Franck Rombaldi : 

durée de la vidéo : 00h02mn38s
"On l'a tué pour rien", le préfet Claude Erignac commémoré comme chaque année à Ajaccio ©Marie-France Giuliani et Franck Rombaldi

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