D’ici trois ans, 80% des ménages ne devraient plus payer de taxe d’habitation. Le gouvernement s’est engagé à supprimer cette taxe qui représente jusqu’à la moitié des budgets des communes. Les élus estiment ne pas avoir les moyens de combler ces pertes et de s'organiser.
En 2018, Marc Tomi, maire de Santo-Pietro-di-Tenda, comptait réaliser plusieurs travaux sur sa commune. Notamment rénover les jeux vétustes et les grillages de la cour d’école.
Mais avec la possible suppression de la taxe d'habitation, l'ancien instituteur va devoir revoir tous ces projets à la baisse.
Jusqu'à 50% du budget
Dans son village qui compte 360 habitants, la taxe représente 9% des recettes annuelles, soit 95 000 euros.Sans elle, le maire l'assure, il devra aussi diminuer les travaux de voirie et les subventions associatives.
Quelques kilomètres plus loin, à Borgo, la taxe d’habitation représente même 30% des bénéfices. Si la suppression n'est pas compensée, la maire, Anne-Marie Natali, a déjà pensé à la suite : « La taxe d’habitation sert aux écoles, aux crèches, aux enfants pour les sorties scolaires. Il faut qu’on compense, mais comment ? Il faut qu’on augmente les impôts, c’est comme ça. »
Si les petites et moyennes communes devront se serrer la ceinture, les grandes villes se font moins de souci. A Ajaccio, 105 000 habitants, le tiers des recettes devrait être vite compensé.
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Intervenants : Marc Tomi, Maire de Santo Pietro-di-Tenda // Anne-Marie Natali, Maire de Borgo
Reportage : Youenn Gourlay, Laura Zéphirin
« La ville d’Ajaccio fait partie d’une intercommunalité. On est déjà dans une réflexion de mutualisation, d’économie d’échelle, etc. Ce n’est pas le cas d’autres communes qui vont se trouver encore plus isolées mais fatalement ça va avoir un impact très négatif sur les services rendus à la population », déclare Stéphane Sbraggia, premier adjoint au maire d'Ajaccio.
L’union au sein de la Capa, des villes d’Ajaccio, Afa, Alata, Appietto, Cuttoli-Corticchiato, Peri, Sarrola-Carcopino, Tavaco, Valle-di-Mezzana, Villanova a permis de mutualiser les moyens des différentes communes.
Le président Macron l'a assuré, tous les manques à gagner seront compensés à l'euro près. Mais chez les élus corses, ils sont peu nomberux à y croire.