La Corse fait partie des régions où le nombre de médecins, notamment spécialisés, est en baisse. Pour faciliter la vie de leurs patients, certains généralistes se tournent vers la télémédecine. Une technique que le gouvernement souhaite voir se développer.
La Corse compte 1 311 médecins. Un chiffre en baisse entre 2010 et 2017 dans la région selon le dernier atlas de la démographie médicale publié par l’ordre national des médecins.
Car avec 314 médecins pour 100 000 habitants, la région est en dessous de la moyenne nationale fixée à 330. Ce manque de patriciens combiné à une population vieillissante, la Corse fait partie des territoires où la moyenne d’âge est la plus élevée, induisent la formation de déserts médicaux. Un problème encore plus frappant lorsqu’il est question de spécialistes.
En attendant la possible arrivée de renforts, une solution a été trouvée : la télémédecine. Dominique Poggi est médecin généraliste à Cargèse. Pour faire face au manque de dermatologues dans son secteur, et d’éviter à ses patients de nombreux kilomètres, ce praticien s’est tourné vers cette technique. « C’est intéressant pour nous car c’est facile à mettre en œuvre. Il suffit d’un smartphone pour prendre des photos et d’un ordinateur pour pouvoir envoyer les dossiers.
On a des réponses très rapides. Pour nous qui sommes loin de tout, ça nous permet d’éviter des prises de rendez-vous et d’avoir des réponses à des questions que l’on se pose très rapidement », précise-t-il.
500 cas traités
La méthode est simple. La photo de la pathologie est directement envoyée au spécialiste, par l'un des 21 généralistes ayant recours à la télémédecine. Dans la région, seuls les six dermatologues sont consultables. Et depuis sa création il y a deux ans et demi, 40 à 50 tumeurs ont été détectées par télé-expertise. Au total, 500 cas ont été traités.
Pourtant, à l’échelle nationale, la France n’a jamais connu autant de médecins. Depuis le 1er janvier 2017, l’Hexagone en dénombre 291 000. Ce vendredi à Châlus (Haute-Vienne), le Premier ministre, Édouard Philippe, et la ministre des Solidarité et de la Santé, Agnès Buzyn, ont présenté un plan de lutte contre les déserts médicaux, une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron.
Le gouvernement a annoncé vouloir « faciliter les initiatives locales et les organisations innovantes dans chaque territoire », dont la télémédecine, rapporte l’AFP. Le Premier ministre a d'ailleurs promis l’installation d’un matériel de téléconsultation dans tous les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes d’ici à 2020.
Également dans ses plans : le doublement du nombre de maisons de santé, au nombre de 910 en mars 2017. Pour atteindre cet objectif, l’Exécutif a déclaré vouloir y consacrer 400 millions d’euros d’ici à la fin du quinquennat.