Les deux leaders nationalistes corses, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, dont la liste est arrivée largement en tête du 1er tour des élections territoriales dimanche, ont demandé lundi à Paris "d'ouvrir des discussions" en excluant l'indépendance de l'île dans l'immédiat.

Il faut battre le fer quand il est chaud. Les grands vainqueurs de la soirée du premier tour, ont rapidement profité de l'attention des médias nationaux pour faire passer leur message. 

"C'est un raz de marée démocratique", a réagi sur Europe 1, l'autonomiste Gilles Simeoni, tête de liste de la coalition nationaliste "Pè a Corsica", en souhaitant que "Paris accepte enfin d'ouvrir le dialogue".

L'attention des médias et de la sphère politique se cristalise autour de l'autonomie et d'une éventuelle indépendance de la Corse. Et là, il s'agit de rassurer les électeurs - et Paris - en cette période d'entre-deux-tours. 

"La question de l'indépendance n'est pas posée aujourd'hui. Nous le disons ensemble avec d'autres corses qui ne sont pas autonomistes. Nous voulons un statut d'autonomie", a-t-il dit.

"Les indépendantistes aujourd'hui inscrivent leur action dans un cadre exclusivement démocratique et disent que ce sont les Corses qui décideront. Si les Corses ne veulent pas d'indépendance, il n'y aura pas d'indépendance", a poursuivi le leader autonomiste.

Dimanche, la majorité nationaliste sortante est arrivée largement en tête au premier tour des élections territoriales corses avec 45,36% des voix. La participation à 52,17% est cependant en recul par rapport aux dernières élections territoriales de décembre 2015 (59,88%).

L'indépendance dans 10 ou 15 ans ?

"Nous demandons au président de la République de rompre avec la politique de l'indifférence et le déni démocratique", a déclaré Jean-Guy Talamoni, dirigeant du parti indépendantiste Corsica Libera, sur France Inter. 

"A un moment donné Paris devra ouvrir des discussions loyales avec les responsables élus de la Corse", a-t-il affirmé. "L'idée indépendantiste est toujours minoritaire, nous ne sommes pas dans la même séquence que la Catalogne", a-t-il ajouté.

Les indépendantistes "préparent la séquence suivante qui pourrait être l'indépendance dans 10 ans ou dans 15 ans. Mais il n'y aura pas d'indépendance si les Corses ne le veulent pas majoritairement. Mais si les Corses le veulent dans 10 ou 15 ans, personne ne pourra s'y opposer", a indiqué Jean-Guy Talamoni.

Dans son programme, la liste "Pè a Corsica" a inscrit l’obtention d'ici aux prochaines élections régionales (2021) d'un statut d’autonomie "de plein droit et de plein exercice".

Ce statut prévoit une dévolution progressive des pouvoirs législatif et règlementaire dans les domaines non-régaliens, ainsi que du pouvoir fiscal, sous une échéance de dix ans. 
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