La coalition nationaliste de la majorité sortante est arrivée largement en tête dimanche au premier tour des élections territoriales en Corse avec 45,36% des voix, mais le scrutin n’a pas mobilisé les foules. Près d'un électeur sur deux ne s'est pas déplacé.
Ce premier tour a été marqué par un taux d'abstention particulièrement élevé. 47,83% des inscrits ne se sont pas rendus aux urnes ce dimanche.
Ce taux d'abstention n'a eu de cesse d'augmenter depuis les trois derniers scrutins territoriaux. De 27,49% en 2004, il est passé à 37,82% en 2010, puis 40,34% lors des élections de 2015.
"Il y a un changement démographique depuis 2004 qui est colossale, plus vous arrivez tard dans une région, moins vous vous sentez intégré, moins vous participez politiquement", explique André Fazi, maître de conférence en sciences politiques à Corte.
"Mais il y a aussi l'absence de la gauche non communiste, une famille politique très importante et aussi de la lassitude des électeurs depuis les primaires de droite de novembre 2016, nous en phase électorale extrêmement longue, trop longue."
Reste donc à savoir si les abstentionnistes du premier tour se déplaceront dimanche prochain, pour départager les finalistes de l'élection.
Avec ou sans eux, la victoire semble acquise pour la liste Pè a Corsica, qui rassemble les autonomistes de Gilles Simeoni et les indépendantistes de Jean-Guy Talamoni, présidents sortants de l'assemblée de Corse.
Derrière, la droite régionaliste de Jean-Martin Mondoloni en deuxième position avec 14,97% des voix, suivie de la liste Les Républicains emmenée par Valérie Bozzi (12,77%), puis de la liste la République en Marche de Jean-Charles Orsucci (11,26%), pourraient profiter des voix des abstentionnistes.
Au sein de forces politiques traditionnelles en perdition, la droite semble être la plus à même capable de remobiliser les électeurs. Les deux listes de Jean-Martin Mondoloni et de Valérie Bozzi pourraient s'unir en vue du second tour. Jean-Charles Orsucci, a pour sa part écarté l'idée d'une union contre les nationalistes.