Cet ajustement de 517 millions d'euros, qui porte le budget à deux milliards d'euros, a été validé, malgré le Non d'une partie de l'opposition, et le silence de l'autre.
Le budget supplémentaire, mis au vote à la mi-journée, est "un exercice d'ajustement", comme l'ont rappelé la majorité des élus de la majorité et de l'opposition, a suscité le débat, mais dans un climat pas vraiment hostile.
Certes, Anvanzemu, Un soffiu Novu et Josepha Giacometti, ont voté contre, Pierre Giongha s'est abstenu, et Core in Fronte n'a pas pris part au vote.
Mais du côté de l'opposition, les réticences exprimées ont été mesurées, plus en tout cas que l'année dernière.
Dépenses de fonctionnement
Ce budget supplémentaire, présenté par Alex Vinciguerra,président de l'ADEC, fort de 517 millions d'euros en plus, porte le budget réel de la collectivité en 2024 à 2 milliards d'euros. Alors que les ressources, notamment l'enveloppe de continuité territoriale ou la dotation globale de fonctionnement, stagneront.
Mais l'endettement, déjà considérable, n'en sera pas accru, ce que n'a pas manqué de saluer la droite. Un autre bon point distribué par plusieurs élus, c'est le timing de la présentation de ce budget supplémentaire, deux ou trois mois plus tôt que les fois précédentes, permettant de ne pas être "pressés par le temps".
Mais tous ne l'ont pas vu comme une bonne chose. Jean-Christophe Angelini estime sa présentation trop précipitée, à quelques semaines de la dissolution, qui soulève de nombreuses questions sur l'avenir institutionnel de la Corse, et donc, sur les dépenses futures : "On ne sait même pas si les discussions ont repris ou pas, au moins sous l'angle budgétaire et fiscal, dans le cadre du statut de la Corse".
On travaille à maîtriser les dépenses de fonctionnement
Alex Vinciguerra
Parmi les causes de ce réajustement, il y a la hausse des dépenses de fonctionnement, notamment la masse salariale, qui représente un peu plus de deux millions d'euros. Marie-Thérèse Mariotti, d'Un Soffiu Novu, estime que c'est là qu'il convient de travailler, pour arriver à maîtriser ce poste. "Si nous n'y arrivons pas, je crains que l'on se retrouve avec une situation financière très compliquée, avec des taux d'intérêt qui flambent, de surcroît..."
Alex Vinciguerra en convient, qui assure : "on y travaille, c'est de ce côté-là que l'on a à faire des efforts".
Précipité ?
Une autre inquiétude, soulevée par les bancs de l'opposition, c'est la situation économique, dans des secteurs, tels que le bâtiment ou le tourisme, qui peineraient à sortir la tête de l'eau. Selon Marie-Thérèse Mariotti, "la rentrée de septembre risque d'être très difficile, et il faudra répondre présents".
Ce à quoi Marie-Antoinette Maupertuis rétorque qu'il est trop tôt pour tirer des conclusions, et qu'il sera temps de tirer un bilan à l'automne prochain.