Absence de projet pour la droite, manque de marqueurs politiques forts pour les nationalistes, le budget supplémentaire présenté par la majorité territoriale a fait l'objet de vives criques. Le projet de centre hospitalier régional universitaire a lui été adopté à l'unanimité.
Hier, à l’unanimité les conseillers à l’Assemblée ont validé la trajectoire vers la création d’un Centre Hospitalier Regional Universitaire (CHRU) de Corse
— Assemblea di Corsica (@AssembleeCorse) October 27, 2023
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Si la création d'un centre hospitalier régional universitaire de Corse a été adoptée à l'unanimité, le budget supplémentaire présenté par l'exécutif ce 26 octobre à l'Assemblée de Corse a recueilli des avis sévères et de nombreuses critiques.
Absence de projet et de marqueurs politiques
"Où sont les priorités ? Où est la programmation ? Quelle est la trajectoire ? Y a-t-il une projection réelle ?" a lancé à droite Xavier Lacombe. L'élu Un soffiu novu s'interroge sur la dette de la collectivité de Corse, mais surtout sur sa capacité d’investissement et d’emprunt.
Chez les nationalistes, c'est une nouvelle fois un manque de marqueurs politiques qui est reproché à la majorité territoriale. "Moi j'espère qu'il y aura des budgets que l'on pourra voter, mais que ce soit des budgets conçus dans une forme historique qui soit en phase avec nos revendications de 40 ans " déclare Paul-Félix Benedetti pour Core in Fronte.
La DSP aérienne en question
Une délégation des personnels d'Air France a été reçue par les différents groupes politiques de l'Assemblée ce jeudi 26 octobre pour évoquer le futur de la délégation de service public entre la Corse et le continent. Et le sujet s'est aussi invité aux débats.
Avanzemu anticipe déjà un possible contentieux avec Volotea, qui pourrait atteindre 250 millions d’euros en cas d’attribution de toutes les lignes au groupement Air Corsica-Air France. "L'idée n'est pas d'anticiper au centime près des contentieux qui pour l'heure ne sont même pas posés. Mais à tout le moins d'imaginer que l'insécurité qui domine aujourd'hui sur un certain nombre de pans de nos marchés publics doit être contenue, et calibrée" souhaite Jean-Christophe Angelini.
Sur ce sujet, le Président de la commission des finances et membre de la majorité Louis Pozzo di Borgo a appelé à l'unité pour servir l'intérêt de la Corse : "Aujourd'hui j'en appelle à l'unité nationale. Il n'y a pas d'opposition, il n'y a pas de majorité, il y a une assemblée qui doit garantir des transports de qualité sur son île, sur son territoire, un service public fort avec des emplois corses".
Une nouvelle fiscalité, enjeu majeur d'une éventuelle autonomie
L’exécutif s’est par la suite projeté sur un éventuel statut d’autonomie, en se centrant sur la fiscalité :
L’Assemblée de Corse a examiné ce jour le Budget supplémentaire 2023 d’@IsulaCorsica.
En tant que Président de la commission des finances et membre de la majorité, je suis intervenu pour rappeler :
⇢ la structure budgétaire de la Collectivité de Corse, ses limites liées au… pic.twitter.com/hQa8tXJ0NB
Pour le président de l'ADEC Alexandre Vinciguerra, "si on ne modifie pas les recettes, on ne pourra jamais s'en sortir. Tout l'enjeu, c'est une nouvelle fiscalité, des dotations maintenues et discutées parce qu'on reste dans le cadre de la République. On est une île; et on a une indemnité de handicap naturel".
Tous les groupes d’opposition ont voté en défaveur du budget supplémentaire, sauf Pierre Ghionga qui s’est abstenu.
Le rapport a finalement été adopté avec les seules voix de la majorité territoriale.