La CdC voulait essayer de le supprimer, mais le maire d'Olmeto a décidé que sa commune ne pouvait s'en passer. Certaines icônes, décidemment, sont indéboulonnables.
Le feu tricolore d'Olmeto permet aux automobilistes de traverser le village sans trop d'encombres, malgré l'étroitesse de sa rue principale, en imposant une circulation alternée. Un rôle somme toute assez classique.
Mais au fil des années, le feu d'Olmeto s'est bâti une renommée sur les réseaux sociaux, jusqu'à devenir le feu le plus célèbre de Corse. La raison, la durée interminable durant laquelle il immobilise les automobilistes, créant d'interminables files de voitures lors des périodes estivales.
La star du village
Sa célébrité a depuis longtemps dépassé les rivages de l'île. "Le feu rouge le plus long de France", selon TF1, a même eu les honneurs, à plusieurs reprises, des médias nationaux.
Et il a depuis près de 10 ans son propre compte twitter, fort de 3.800 abonnés. Un compte sur lequel photos, montages, et macagne sont publiées presque quotidiennement. .
Alors, sans surprise, l'annonce, le 13 février dernier, de sa suppression jusqu'au 24 février n'est pas passée inaperçue.
D'autant qu'il n'était pas question de travaux, ou d'une panne, mais d'un test, lancé par la Collectivité de Corse.
La CdC expliquait en effet dans un communiqué de presse que cette opération s'inscrivait "dans une démarche expérimentale visant à tester sur la communes de nouvelles conditions de circulation et à étudier leurs impacts en termes d'amélioration du cadre de vie des habitants d'Ulmetu et de la microrégion".
La raison de cette initiative, c'est l'apparition de trois parkings aux environs. Ces emplacements sont censés éviter, entre autres, que les automobilistes se garent le long de la RT40 qui traverse le village, condamnant une possible deuxième voie de circulation. Si le test était positif, cela signerait la fin de la circulation alternée. Et du feu rouge d'Olmeto.
Fiasco
L'initiative a laissé dubitatifs les habitants du village. Et incité la mairie à la prudence. Dès le premier jour, elle demandait "à tous les usagers d'emprunter ce tronçon de RT40 avec la plus grande prudence", en raison de "la densité du trafic de poids lourds, l'étroitesse des trottoirs, et les zones d'étranglement de la circulation".
L'expérimentation a vite tourné court.
Le feu d'Olmeto a repris du service dès ce matin. Trois jours plus tôt que prévu. C'est le maire, José-Pierre Mozziconacci, qui en a décidé ainsi. Apparemment, l'édile, qui rappelle qu'il est "garant de la sécurité, salubrité et santé publiques", et qui milite depuis longtemps pour la solution d'une déviation, n'a pas été convaincu. Dans un message sur les réseaux sociaux, il rappelle les conditions qui empêchent la circulation à double-sens dans son village, et qui l'ont incité à prendre cette décision.
Une autre phase d'expérimentation était prévue durant la période estivale. Pas sûr qu'elle soit maintenue, vu le résultat de celle qui vient de s'achever prématurément...
Dès ce matin, en tout cas, le feu rouge d'Olmeto fêtait comme il se doit sur Twitter son retour aux affaires.
La nouvelle fait le bonheur des internautes, et on imagine que très vite, de nouveaux montages vont fleurir sur les réseaux sociaux pour saluer la renaissance du feu tricolore.
Mais il n'est pas dit que la situation fasse sourire les habitants d'Olmeto, qui sont condamnés à continuer de vivre pour quelque temps encore au quotidien avec une circulation alternée, et tous les désagréments qui vont avec.