Le préfet de Corse demande l'annulation des arrêtés "antiburkini" de Lecci et Zonza

Ces arrêtés interdisant les tenues contraires à la laïcité, pris ce 8 août, ne respectent pas la législation selon la préfecture, qui en a demandé le retrait. Des arrêtés qui faisaient suite à la présence remarquée de quatre femmes portant le burkini sur la plage de Saint-Cyprien à Lecci quelques jours plus tôt.

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"Je n'ai pas pris d'arrêté antiburkini, j'ai parlé de tenue correcte respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité" s'exclame le maire de Lecci Don Georges Gianni ce vendredi matin.

L'arrêté municipal qu'il a publié ce 8 août a immédiatement fait réagir, sur les réseaux sociaux notamment, avec le raccourci "antiburkini". 

S'il prend soin de ne pas viser une tenue en particulier, pas plus qu'une religion, l'arrêté du maire de Lecci souligne en revanche qu'une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse alors que la France et les lieux de culte religieux peuvent être la cible d'actes terroristes est de nature à créer des risques de troubles à l'ordre public (attroupements, échauffourées, etc.) qu'il est nécessaire de prévenir." 

Don Georges Gianni rencontrera le sous-préfet de Sartène lundi après-midi. 

Pas de trouble avéré à l'ordre public

Soumis au contrôle de légalité, cet arrêté comme celui de la commune de Zonza pris dans la foulée, ont été retoqués. La préfecture de Corse a formé un recours gracieux pour en demander l'annulation.

"Ces arrêtés n’étant pas fondés sur la présence de troubles à l’ordre public et étant contraires à la jurisprudence du Conseil d’Etat de 2016, nous avons demandé leur retrait " précisent les services de l'Etat.

La décision du Conseil d'Etat de 2016, répondant aux contestations formées par la Ligue des droits de l'homme contre l'arrêté de la commune de Sisco, exige en effet la présence de "risques avérés d’atteinte à l’ordre public".

Arrêtés retirés

Le maire de Zonza a retiré son arrêté dès qu'il a eu connaissance de l'avis de la préfecture.

Absent de sa commune ce 9 août pour raisons professionnelles, le maire de Lecci Don Georges Gianni retirera le sien la semaine prochaine : "Je vais le faire. Je me plierai à ce que dit l'Etat, Je n'ai pas envie de polémiquer. Je veux simplement qu'il n'y ait pas de trouble à l'ordre public sur ma commune" nous a-t-il confié par téléphone.

La jurisprudence ne permet pas aux maires de prendre ce type d'arrêté par anticipation ou par mesure de précaution. Depuis 2016, la plupart de ce qui ont été pris ont dû être suspendus. 

En 2016 à Sisco, des affrontements avaient effectivement eu lieu, mais l'enquête avait démontré par la suite que le port du burkini n'en était pas le motif.

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