"Le premier quinquennat d'Emmanuel Macron vis-à-vis de la Corse n'a pas été réussi", estime Laurent Marcangeli

Le député de la première circonscription de Corse-du-Sud, invité de la chaîne I24News, a notamment été amené à réagir sur le score obtenu par le Rassemblement national face au chef de l'Etat sur l'île à la dernière élection présidentielle, et aux migratoires et sécuritaires en Corse.

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Pour Laurent Marcangeli, le constat ne souffre d'aucune équivoque : "Le premier quinquennat d'Emmanuel Macron vis-à-vis de la Corse n'a pas été réussi. Nous le savons tous."

Invité ce dimanche 18 juin sur le plateau de la chaîne I24News, le député de la première circonscription de Corse-du-Sud et président du groupe Horizons, affilié à la majorité, à l'Assemblée nationale, a insisté : "C'est d'ailleurs pour cette raison que je suis revenu dans le débat politique national. Pour essayer d'aider la Corse, et essayer d'aider le gouvernement à réussir en Corse."

Des propos tenus dans le cadre d'une question de l'écrivain et président de l'association Corse-Israël David Antonelli, portant sur le score du Rassemblement national sur l'île au second tour de l'élection présidentielle de 2022. Avec plus de 58% des voix exprimées obtenues, Marine Le Pen y a établi son meilleur résultat régional. Sans grand étonnement pour Laurent Marcangeli. "J'avais anticipé ces scores en Corse. Tout le monde les avait vus venir, et de loin."

"C'est d'ailleurs pour cette raison que je suis revenu dans le débat politique national. Pour essayer d'aider la Corse, et essayer d'aider le gouvernement à réussir en Corse."

En cause, une fragilisation des autres courants politiques sur l'île au cours des dernières années, a-t-il analysé. "L’offre politique de gauche en Corse a baissé nettement au cours des dernières années. Elle n’a d’ailleurs jamais été majoritaire. Et depuis 2017, vous avez eu une forme de décomposition de la droite, puisque Valérie Pécresse a fait un score à peu près équivalent à celui qu'elle a fait au niveau national, alors que ce sont des terres qui votaient très largement pour Jacques Chirac, pour Nicolas Sarkozy, pendant des décennies".

Et avec cet "affaissement de la droite classique", "des gens s'en sont détournés pour aller soit sur Éric Zemmour, qui a fait un score assez important en Corse et à Ajaccio, soit sur Marine Le Pen". 

Une montée en puissance de l'extrême droite sur l'île qui a pu être également aidée par les "relations difficiles qu'Emmanuel Macron a eues pendant son premier quinquennat" avec des élus insulaires, "notamment Gilles Simeoni et sa majorité à l'Assemblée de Corse", a estimé le député.

La Corse, "une terre d'accueil", mais de migrations qui doivent être "choisies"

Autre thème abordé lors de cette interview : la question migratoire, et plus précisément un document ministériel daté de 2016, dans lequel était abordée la mise en œuvre d'un "schéma de mobilisation de places d'hébergement sur l'ensemble du territoire", permettant de "répartir" sur l'ensemble du territoire national les migrants de Calais et de la plaque parisienne. 

Deux régions étaient alors écartées de ce plan de répartition : l'Île-de-France, "particulièrement tendue sur la question de l'hébergement", estimait la note du gouvernement, et la Corse. 

"La Corse est une terre d'accueil, a insisté Laurent Marcangeli. Son histoire est là pour en attester. Les populations étrangères ont souvent été accueillies avec bienveillance, mais je crois que la manière dont les choses étaient envisagées, cette répartition, n'était pas de nature à plaire à tout le monde chez moi."

Des communautés migratoires d'origine italienne, a par la suite détaillé le député, mais aussi portugaise, ou encore marocaine. Interrogé par David Antonelli sur une possible augmentation de la violence dans des quartiers des villes insulaires, l'élu a considéré qu'il existe "des quartiers difficiles dans les deux grandes villes que sont Bastia et Ajaccio, et même dans les villes périurbaines", avec "des problématiques sociales et de délinquance, un trafic de drogue qui malheureusement est trop important."

"Moi je le dis, lorsque vous avez des vagues migratoires en Corse, quand elles sont voulues, choisies, ça ne pose pas de problème. Mais en revanche la Corse fait partie de ces territoires auxquels il est difficile d'imposer des choses sans qu'elle ne donne son avis"

Au cours de ces huit années à la tête de la mairie de la cité impériale, notamment, "j'ai pu constater qu'il y avait des problèmes, avec des comportements qui commençaient à s'assimiler avec ceux qu'on peut voir dans certaines banlieues sur le reste du territoire français", a-t-il reconnu, citant entre autres les événements survenus dans les Jardins de l'Empereur en 2015.

"C'est un tout petit quartier, mais assez difficile, avec beaucoup de personnes issues de l'immigration, notamment maghrébine, et ça avait provoqué de très très grands rassemblements et de violence, s'est-il remémoré. Moi je le dis, lorsque vous avez des vagues migratoires en Corse, quand elles sont voulues, choisies, ça ne pose pas de problème. Mais en revanche la Corse fait partie de ces territoires auxquels il est difficile d'imposer des choses sans qu'elle ne donne son avis, et cela, je le dis très tranquillement."

Enfin, et de façon plus générale, le député que sur les questions sécuritaires, "certains phénomènes d'insécurité que l’on peut voir sur le reste du territoire français n'existent pas en Corse. Les Corses dans leur grande majorité aspirent à vivre en sécurité, et tout doit être fait pour que cela soit ainsi. Et la Corse n'a pas la capacité d'absorption des flux migratoires que peuvent avoir d'autres territoires au niveau national."

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