Quelle que soit leur famille politique, les maires de l'île ont suivi l'appel des associations de maires de Haute-Corse et de Corse-du-Sud. Une solidarité qui témoigne aussi de l'inquiétude des élus locaux.
"Cela n'a jamais été une tâche facile, d'être maire", reconnaît Etienne Ferrandi, le maire d'Alata. "Mais on est toujours fidèles au poste, pour répondre aux sollicitations de nos administrés. On est le premier maillon de la démocratie locale. S'attaquer aux maires, c'est passer un cap. On ne peut pas le laisser faire".
Les élus ne sont pas restés sourds à l'appel des associations de maires de Corse-du-Sud et de Haute-Corse. Et quel que soit le bord politique, de Borgo à Bocognano en passant par Bastia, Ajaccio, Cuttoli, Borgo ou Carbuccia, la presque totalité des mairies a baissé le rideau, aujourd'hui.
Seules les personnes qui avaient un rendez-vous pris en amont ont été reçues, "pour ne pas pénaliser les administrés".
Menace
Ange-Pierre Vivoni, le président de l'association des maires de Haute-Corse, a pu constater à quel point la question préoccupe les élus locaux. "On est à 90 % de mairies fermées, dans le département, d'après les premières estimations. Je n'ai jamais vu les maires aussi inquiets qu'en ce moment. Ils se disent tous "hier c'était toi, demain, peut-être, ce sera moi".
La raison principale des attentats commis contre les mairies d'Afà et d'Appietto, c'est la spéculation immobilière, à en croire les tags constatés sur les murs.
La commune d'Alata est toute proche des communes d'Afà et d'Appietto. A quelques heures de l'incendie contre la mairie d'Appietto, deux maisons étaient la cible d'attentats, également signés GCC.
Nous avons demandé à Etienne Ferrandi, le maire d'Alata, comment il vivait la situation. "J'ai toujours condamné ces actes, qui, ce week-end, ont visé des résidences principales, je tiens à le dire. On comprend qu'il y a une menace, mais nous sommes sereins. On fait avec. A chaque jour suffit sa peine".