L'annulation du Plan Local d'Urbanisme d'Ajaccio par le Tribunal administratif cet automne, aboutit à une fin de non recevoir pour de nombreux projets. Tous les candidats le déplorent, certains préconisant l'appel quand d'autres souhaitent un nouveau PLU.
Le développement de la ville vers l'Est, le devenir de la citadelle, le visage du front de mer, les modes de déplacement... Toutes ces questions restent en suspens avec l'annulation cet automne du Plan Local d'Urbanisme d'Ajaccio par le Tribunal administratif de Bastia.
Des conséquences lourdes au coeur des débats et de la campagne des Municipales, plutôt que sur les zones à développer et celles à protéger. Les points de vue divergent surtout sur la nécessité d'aller en appel ou pas.
Reportage Marie-France Giuliani, Sylvie Wolinsky, Laurent Gillot, Rosanne Morere :
Pour José Filipi, candidat de Femu a Corsica (liste Femu Aiacciu), il s'agit de limiter les dommages, en attendant un jugement en appel. Même point de vue pour l'ancien maire Simon Renucci, et ses colistiers. Ils souhaitent un PLU inchangé à représenter tel que, lors du second jugement.
Un recours avec sursis à l'exécution pourrait donner raison sur le fond à l'ancien PLU, c'est en tous cas ce que pense Paul-Antoine Luciani (liste "Aiacciu uniti pà l'avvene"). La Délégation spéciale en charge des affaires courantes d'Ajaccio a déposé ce recours auprès de la cour administrative d'appel de Marseille début janvier.
En l'absence de PLU, c'est le POS (Plan d'Occupation des Sols) qui est appliqué, un document obsolète de 1999. Mi-février on connaîtra la décision. Elle permettra à la nouvelle municipalité de décider de la marche à suivre.
Le maire sortant Laurent Marcangeli souhaite quant à lui ouvrir une concertation et promet un nouveau PLU dans deux ans. Concertation aussi pour François Casasoprana, qui préconise de respecter les grandes lignes du PADDUC, le Plan d'Aménagement et de Développement Durable de la Corse.
Enfin les indépendantistes tiennent surtout à l'obligation dans chaque nouvel immeuble d'inclure des logements sociaux. D'après eux le remaniement du document d'urbanisme pourrait être une opportunité de l'améliorer...
Une annulation pour vices de procédure
Le tribunal a annulé totalement la délibération du 21 mai 2013 du conseil municipal d'Ajaccio en retenant deux vices de procédures. Il a notamment estimé "qu’avait été méconnue la règle de concertation publique", suivant en cela les conclusions du rapporteur public.
Autre point relevé par le rapporteur public, "l'absence de communication aux membres du conseil municipal de la note explicative de synthèse".
L’annulation totale du PLU, immédiatement exécutoire, a stoppé net de nombreux projets tels que la construction de la nouvelle centrale du Vazzio, l'extension d'un Ehpad sur la Rocade, le futur collège dit des Padules, ou les structures annexes du futur hôpital.
Plus de 1000 logements sociaux, 500 à Bodiccione, 600 à la Confina et 60 pour le projet de la Carosaccia ne pourront pas être réalisés.