Les centres d’enfouissement de Corse sont actuellement fermés. Certaines solutions peuvent représenter des risques pour l’environnement et les populations. C’est le cas du quai de transfert de Capo di Padule, saturé. L'État et le Syvadec ne donnent pas d’explications.
La crise des déchets et ses potentielles conséquences sur l’environnement. À Porto-Vecchio, les ordures ménagères s’amoncellent sur le quai de transfert de Capo di Padule. L’apport est tel que le monticule déborde dans un cours d’eau adjacent.
Le site est géré par le Syvadec et accueille les déchets de la communauté de communes du Sud Corse. Selon un avis de l’autorité environnementale émis en 2016, les poubelles devaient y être mises en balles étanches dans un délai maximum de 24 heures puis transportées ailleurs.
Problème, la Corse subit une nouvelle crise des déchets. Et depuis la fermeture des deux sites d’enfouissement encore en activité, la capacité de stockage du quai de transfert de Capo di Padule a augmenté de façon exponentielle et les poubelles ne sont pas emballées immédiatement.
Toujours selon l’avis de l’autorité environnementale, il existe sur site deux risques majeurs : une pollution directe des eaux et une possibilité d’inondation et de submersion marine. Des risques auxquels s’ajoute la proximité de deux zones naturelles d’intérêt écologique et d’une zone d’habitations.
Silence du Syvadec et de l’État
Un constat qui pose inévitablement la question des dangers pour la population et l’environnement. D’après Georges Gianni, maire de Lecci et élu chargé de la gestion des ordures ménagères de la communauté de communes Sud Corse, le risque est maîtrisé. « L’impact environnemental est maîtrisé. J’ai des responsabilités et des devoirs et je les assumerai jusqu’au bout. Nous devons faire face à une situation critique. Nous avons fait le choix de ne pas laisser les poubelles dans la rue. Jusqu’au 31 décembre, le territoire pourra assumer sa responsabilité. Au-delà de cette date, cela ne sera plus possible », assure-t-il. L’élu affirme dans le même temps que la mise en balles des ordures ménagères de Capo di Padule a commencé il y a quelques jours et que la situation devrait rapidement s’améliorer.
► Reportage :
Actuellement, impossible de connaître la quantité de déchets stockée sur le quai de transfert et depuis combien de temps, le Syvadec et son président François Tatti ont refusé de répondre aux questions. Même silence du côté des services de l’État, en charge d’assurer le contrôle des installations et de statuer sur les risques sanitaires encourus, la préfète de région n’a pas donné suite aux sollicitations. L'avis de l'autorité environnementale et la demande d'autorisation d'exploitation du site par le Syvadec, sont les seuls documents officiels accessibles dans ce dossier. Tous deux ont été diffusés en 2016, depuis aucun autre n'a été communiqué.
En 2018, la communauté de communes du Sud Corse a produit, selon le Syvadec, 28.451 tonnes de déchets managers et assimilés. Un chiffre qui s’élève à 236.000 tonnes sur l’ensemble de l’île sur la même période.