La facture de la gestion des déchets s'annonce, cette année encore, très coûteuse en Corse. L'absence de solutions pour traiter la totalité des ordures ménagères entraînent des surcoûts pour les intercommunalités. La Présidente de l'Ornano, Valerié Bozzi, demande des compensations.
La pieve d’Ornano compte 28 communes. Avec ses 3.000 habitants en hiver, Porticcio est la plus importante d’entre elles. Dans les rues, les poubelles ne débordent pas.
Pourtant depuis fin août, Porticcio comme Pietrosella et Coti-Chiavari ne peuvent plus accéder au site d'enfouissement de Prunelli-di-Fiumorbu. Ces trois communes, hors Syvadec, y avaient leurs habitudes par contrat.
Un changement presqu'inaperçu pour les usagers. « Pour le moment, nous n’avons pas de problèmes avec le ramassage des ordures. Le ramassage se fait avec les ballots sur Pietrosella, je pense qu’on va payer la facture à la fin », estime Eric Nieddu, restaurateur.
Une solution de fortune a été trouvée près du cimetière, loin des habitations. C’est ici que s’entassent les balles d'ordures. 700 tonnes devraient y être stockées.
« Très impactant pour les budgets »
Chaque semaine, la pieve d'Ornano doit gérer 95 tonnes de déchets. Près de 200.000 euros de plus sont à prévoir cette année. « La mise en balles avec le transport coûte 68 euros par tonne. J’ai l’impression qu’on essaye, du côté de la collectivité de Corse, de nier cette réalité. Parce qu’on ne voit pas les déchets, on se dit que les communautés de communes arrivent à assurer sans notre aide. Mais je crois que c’est très impactant et très dangereux pour les budgets de communautés de communes », alerte Valérie Bozzi, présidente de la communauté de communes de la pieve d'Ornano.
Selon une étude de l'Ademe (agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), la gestion des ordures coûte déjà deux fois plus chère que la moyenne nationale. Malgré une demande à l'assemblée de Corse, ces surcoûts de stockage et mise en balle ne seront pas aidés.
Les contribuables paieront
Ce seront les contribuables qui paieront. « Il ne nous est pas possible d’intervenir, car cela incombe à la compétence en charge du traitement des déchets », indiquait dans l’hémicycle, le 28 novembre dernier, François Sargentini, président Office de l'Environnement de la Corse. En clair, la possibilité d’intervention est confiée au Syvadec.
La collectivité a aidé la pieve d'Ornano à hauteur de 20 % pour acheter de nouveaux camions, installer des bornes de tri et commencer le porte-à-porte. Le modèle est la Sardaigne : en cinq ans, le volume des ordures à enfouir y est passé de 80 % à 20 %.