L’expert génétique était entendu ce lundi devant la cour dans le procès du braquage raté de Propriano en 2013. Selon l’expert, les traces d’ADN relevées sur les lieux du braquage attestent bien de la présence de l’un des accusés. Une version contestée par la défense.
Alors que le procès de l’affaire du braquage de Propriano entre dans sa deuxième semaine, c’était au tour de l’expert génétique de prendre la parole ce lundi.
Une intervention fondamentale pour répondre à cette question : Otman Belkaïd, l’un des accusés, était-il présent le jour du braquage ?
Dans ce dossier, l’ADN reste l’élément à charge principal. Les enquêteurs en ont retrouvé des traces sur un masque de tête de mort utilisé par l’un des braqueurs. Ce masque avait été retrouvé dans la BMW qui avait servi aux braqueurs pour s’échapper.
Grâce aux traces présentes sur ce masque, les enquêteurs sont remontés jusqu’à Julien Zavani, l’un des suspects, qui était déjà inscrit au fichier national des empreintes génétiques.
Durant les investigations, une deuxième empreinte génétique est retrouvée sur la vitre avant du fourgon blindé, elle appartient à Otman Belkaïd.
Pour l’avocat de la partie civile, cette empreinte est une preuve de la présence de ce deuxième suspect sur les lieux du braquage.
Me Jean-François VesperiniIl est possible que l’individu ait postillonné sur la vitre ou qu’il ait effleuré avec son visage, pourquoi pas avec le nez, la vitre du fourgon et cela expliquerait la quantité d’ADN retrouvé…
L’expert génétique, interrogé par visioconférence ce lundi semble juger que cette hypothèse est la plus probable.
Mais pour la défense, l’ADN aurait pu être transporté par une autre personne de la BMW jusqu’au fourgon. Otman Belkaïd, qui conteste avoir été présent sur les lieux du braquage, reconnaît s’être trouvé dans cette voiture, mais deux mois avant les faits.
Selon Me Eric Dupond-Moretti, l’avocat, une tierce personne aurait pu transporter l’ADN d’Otman Belkaïd sans que son client soit présent sur les lieux. Une version plausible selon lui, accréditée par plusieurs études scientifiques récentes.
Dans ce procès, les débats sont terminés. Après les plaidoiries des parties civiles et le réquisitoire, le verdict est attendu mercredi.
L’attaque, qui n’avait pas fait de victime, s’était déroulée le 8 juillet 2013 en début de matinée devant une agence bancaire de la rue principale de Propriano, alors que le centre-ville était déjà très fréquenté.
Plusieurs hommes armés avaient tenté en vain de braquer les convoyeurs de fonds chargés de réapprovisionner l’agence. Des coups de feu avaient été tirés par les trois assaillants, qui avaient tenté d'éventrer le fourgon à l'aide d'une charge explosive, avant de prendre la fuite.