Le procès de trois hommes soupçonnés d'avoir participé en juillet 2013 à la tentative de braquage d'un fourgon blindé dans le centre de la station balnéaire de Propriano (Corse-du-Sud), s’est ouvert lundi devant la cour d’assises à Ajaccio.
Les frères Youssef et Ottmane Belkaïd et Julien Zavani faisaient-ils partie du commando qui a attaqué un fourgon blindé à Propriano le 8 juillet 2013 ?
L’attaque, qui n’a pas fait de victime, s’était déroulée en tout début de matinée devant une agence bancaire de la rue principale de Propriano, alors que le centre-ville était déjà très fréquenté.
Plusieurs hommes armés avaient tenté en vain de braquer les convoyeurs de fonds chargés de réapprovisionner l’agence. Des coups de feu avaient été tirés par les trois assaillants, qui avaient tenté d'éventrer le fourgon à l'aide d'une charge explosive, avant de prendre la fuite.
Les accusés nient formellement les faits. Pour Me Paul Sollacaro, son client Youssef Belkaïd est "poursuivi uniquement par rapport à son frère", Ottmane Belkaïd. "Il a servi de moyen de pression pour faire en sorte que son frère reconnaisse des faits qu’il n’a jamais reconnus."
Avant cette affaire, les deux frères Belkaïd étaient inconnus des services de police. Les différents témoins décrivent Otman Belkaïd comme sérieux et travailleur.
Selon l’accusation pourtant, quelques semaines après les faits, la sonorisation de son véhicule révèle qu’il posséderait une arme qui a déjà servi et qui pourrait être celle utilisée lors de l’assaut.
Quant au troisième accusé, Julien Zavani, l'homme ne passe pas non plus pour un expert en braquage. Son casier judiciaire fait état de vol aggravé pour une affaire remontant à 2006.
Les trois hommes sont poursuivis pour tentative de vol à main armée, tentative d’homicide en bande organisée, association de malfaiteurs, vol et recel de vol de véhicule et destruction.
Les débats doivent se poursuivre jusqu’au 15 février.
"Une scène de guerre"
Au troisième jour d'audience du procès, les convoyeurs de fond ont pris la parole pour décrire une véritable "scène de guerre".Au volant du fourgon blindé, l’un des convoyeurs explique qu’il ne reconnait pas les braqueurs. L’un d'entre eux portait un masque de tête de mort. C’est d’ailleurs une trace ADN retrouvée sur le fourgon et sur un masque en parti brulé qui ont permis aux enquêteurs de remonter jusqu'aux suspects.