Crise des déchets en Corse : à Olmeto, la colère des riverains

Intervenants : Anthony Zedda, Cafetier à Olmeto // Jean Paglianacci, adjoint au maire d'Olmeto, vice-président de la communauté de communes Reportage : Florence Antomarchi, Wilfried Redonnet

Pour la troisième année consécutive, la Corse est confrontée à une crise des déchets. Pour l'instant, aucune alternative n'a été trouvée à la fermeture de deux des quatre décharges de l'ile. La pression augmente sur celles qui restent ouvertes, notamment à Viggianello.

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Il est 11 heures entre Ajaccio et Viggianello. Comme chaque matin, le trafic est ralenti. Un semi-remorque transporte des déchets. Certains arrivent de Calvi, à plus de 220 kilomètres. Dix voitures derrière, on sent les odeurs d'ordures ménagères en pleine fermentation. Au passage d'Olmeto -le vilage qui attend sa déviation depuis une décennie au moins- la température monte d'un cran.

Odeurs

« Ils pourraient le faire le matin de bonne heure quand il n’y a personne. La puanteur est horrible », regrette Anthony Zedda, cafetier à Olmeto.

Le 18 juillet, l'énervement a atteint son maximum. Un des camions Rocca s'est renversé à la sortie d’Olmeto. Zéro blessé mais 25 tonnes d'ordures sur le macadam et la circulation des vacances bloquée de 11 à 19 heures. Accident dans un trafic qui ne cesse de s'amplifier.

Olmeto est sur la route du site d'enfouissement de Viggianello. La préfecture a autorisé pour la troisième année l'augmentation de sa capacité de stockage. Le volume des déchets passant par le village suit cette petite courbe de croissance.

Passage

« Il passe entre 250 et 300 tonnes par jour », observe Jean Paglianacci, adjoint au maire d'Ometo vice-président de la communauté de communes. « Les déchets sont transportés par 20 camions. Ils font deux voyages, je les rencontre à 9 heures, ils ont déjà vidé les camions et ils reviennent sur leurs pas pour aller vider les camions. Je les aperçois encore vers 11h30-midi. »

En trois ans, deux sites sur les quatre que comptait l'île ont fermé sans autre solution que d'intensifier la pression sur ceux restant ouverts. Une situation très périlleuse, d'autant que  le tri sélectif ne progresse que très lentement. Avec l'incendie de l'entreprise AM environnement, leader du recyclage dans l'ile, cette filière risque en plus une sérieuse désorganisation, au plein cœur de l'été.
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