"Quand le commando s'est finalement rendu, à l'intérieur de la prison d'Ajaccio, les prisonniers criaient : FLN ! FLN !"

Paul Ceccaldi est l'un des nombreux témoins qui reviennent, dans le nouveau numéro de Ghjustizia, sur l'assassinat, en 1984, de deux membres du grand banditisme par des militants nationalistes à l'intérieur de la maison d'arrêt d'Ajaccio, pour venger la mort de Guy Orsoni. Récit.

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En 1984, Paul Ceccaldi, ancien militant nationaliste, est incarcéré pour attentat à l'explosif. Il est donc aux premières loges quand un commando de trois hommes du FLNC pénètre dans la maison d'arrêt afin d'abattre les membres de la bande du Valincu responsables de l'enlèvement et de la mort de Guy Orsoni, âgé de 23 ans et pilier du mouvement clandestin avec son frère, Alain Orsoni.

"Quand le commando s'est finalement rendu, et que les forces de l'ordre rentrent dans la prison d'Ajaccio pour reprendre la main, il y avait 80 ou 90 % de la population pénale que scandait "FLN, FLN !". Ça a été un moment assez fort et assez impressionnant".

Vengeance

Paul Ceccaldi, quarante ans jour pour jour après les faits, se rappelle parfaitement des circonstances qui ont permis à Pierre Albertini, Bernard Pantalacci et Pantaleon Alessandri de déjouer la sécurité : "les surveillants, le matin, sortaient les poubelles de la maison d'arrêt et les déposaient sur le trottoir. Pour cela, ils ouvraient le sas de sécurité, puis ouvraient les deux autres portes. Ce qui veut dire que toutes les portes étaient ouvertes. Ce qui facilitait l'entrée. Mais cela, il fallait le savoir..."

Du côté du FLN, apparemment, l'information avait circulé...

Tu as rendez-vous avec Guy Orsoni

À 6h15, le 7 juin 1984, les trois militants nationalistes se présentent devant les murs de la prison d'Ajaccio. Deux d'entre eux ont revêtu un uniforme de gendarme, le troisième est censé être un détenu qu'ils sont chargés d'escorter. Deux autres militants, Jean-Dominique Vespirini et Georges Moretti, sont dissimulés dans une camionnette toute proche, en soutien.

Pierre Albertini, Bernard Pantalacci et Pantaleon Alessandri guettent la sortie des poubelles, et prennent en otage les gardiens. Ils se font conduire jusqu'aux cellules où dorment Jean-Marc Leccia et Salvatore Contini. Dans le box, lors de leur procès, en juillet 1985, ils raconteront que les deux hommes ont été réveillés, et qu'ils ont entendu la même phrase, "tu as rendez-vous avec Guy Orsoni", avant d'être abattus.

Paul Ceccaldi a "entendu les détonations". "Un petit moment après, la porte de la cellule s'ouvre et on en sort, avec Natale Luciani [qui était incarcéré avec lui - NDLR]. On s'est dirigés vers la sortie, mais on s'est retrouvés bloqués par les forces de l'ordre qui étaient déjà présentes à l'extérieur..." Paul Ceccaldi et Natale Luciani seront tous les deux jugés pour tentative d'évasion, à Lyon, en même temps que les membres du commando. Ils seront acquittés.

Pierre Albertini, Bernard Pantalacci et Pantaleon Alessandri sont pour leur part condamnés à 8 ans de prison pour assassinats, Jean-Dominique Vespirini et Georges Moretti à 3 ans et demi pour complicité d'assassinat.

GHJUSTIZIA

Dans le numéro de Ghjustizia qui sera diffusé ce mercredi 5 juin à 20h45, Marie-Françoise Stefani, Jennifer Cappai et Rémi Blondeau reviennent sur cette affaire, de son origine, avec la disparition de Guy Orsoni alors qu'il se rend à Porto-vecchio en voiture, jusqu'à ses répercussions les années suivantes.

 

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