L’association de défense de l’environnement dit avoir constaté l’existence d’une large piste sur le site classé de Roccapina. Considérant que l’aménagement était illégal, elle a déposé une plainte contre X. Le maire de Sartène indique ne "pas du tout être au courant".
Une nouvelle piste de 1.800 mètres de long et de 15 à 10 mètres de largeur entre le domaine de Murtoli et la mer, sur le site classé de Roccapina à Sartène. C'est le constat qu’assure avoir établi l'association de défense de l'environnement U Levante en octobre dernier.
L’association dit avoir découvert son existence, en octobre dernier, en s'appuyant sur des photographies aériennes mises à disposition sur le site Géoportail. Selon ses calculs, "la surface défrichée atteint 22.500 mètres carrés, soit 2.25 hectares."
D'après les photographies répertoriées par l'association, la piste aurait été créée entre 2018 et juin 2019. Pourtant, en raison de son grand intérêt paysager et biologique, le site de Roccapina fait l'objet de nombreuses protections. Il est notamment classé zone Natura 2000, ZNIEFF [zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique] de type 1 ou encore espace remarquable et caractéristique du Padduc [plan d'aménagement et de développement durable de la Corse].
Aucun accord du conseil des sites ?
Par conséquent, l'association de défense de l'environnement a déposé plainte contre X. Elle avance que "ces travaux ont modifié l'aspect du site classé et ont sans doute aussi détruit l'habitat des espèces de faune et de flore recensées." Pour elle, ces modifications "sont susceptibles d'être qualifiés de travaux sans autorisation en site classé, atteinte à site classé, travaux sans autorisation en espace remarquable du littoral et destruction d'habitats et d'espèces protégées".
U Levante précise que "toute modification d'un site classé doit faire l'objet d'un avis du conseil des sites et obtenir l'accord de la ministre de la Transition écologique". Un accord qui, selon l'association, n'aurait pas été obtenu. Elle indique dans le même temps avoir alerté les services de l'État à deux reprises.
"Je ne suis pas du tout au courant"
Interrogé sur la question, le maire de Sartène Paul Quilichini assure ne pas être "du tout au courant" de l'existence de cette nouvelle piste.
D'après les noms des propriétaires des parcelles concernées, Canarelli et Cau ; divulgués par U Levante, l'édile présuppose que le sentier ne s'étend pas sur le site même de Roccapina. Dans le cas contraire, il avance l'hypothèse de l'installation d'une ZAL [zone d'appui à la lutte] ou d'une DFCI [défense de la forêt contre les incendies]. Ces dispositifs permettent d'aménager et d'entretenir les espaces forestiers afin de lutter contre la propagation des feux de forêt. "Vu la largeur du sentier, je ne vois pas d'autres explications, je ne pense pas qu'il s'agit de la décision de particuliers", déclare-t-il.
Paul Quilichini se dit "pour la protection extrême de ces zones" néanmoins, il prône dans le même temps la réinstallation potentielle d'une activité pastorale. "Ces lieux n'ont jamais été comme ça, avant ils étaient occupés par des bergers."
Avant d'entamer une action en justice, le maire de Sartène indique préférer "comprendre les tenants et les aboutissants" de ce dossier.