Trois "nationalistes clandestins" disant représenter "des dizaines de personnes" ont revendiqué lors d'une conférence de presse "clandestine" avec des journalistes de Corse-Matin des violences urbaines commises depuis un an dans toute l'île.
Ces trois nationalistes, disant appartenir à "un ensemble de militants nationalistes clandestins, affilié à aucun mouvement politique" ont également revendiqué, lors de cette conférence de presse qui s'est tenue jeudi une dizaine d'attentats à l'explosif contre des banques, perpétrés depuis la fin 2016.
Des revendications mais aussi des zones d'ombres. En avril 2017, la rédaction de France 3 Corse avait déjà rencontré de jeunes nationalistes qui sous couvert d'anonymat revendiquaient ces mêmes attaques, invoquant la loi du talion pour répondre à chaque "agression" des forces de l'ordre. S'agit-il du même groupe? Tout le laisse penser.
Jeudi, ces trois insulaires se sont expliqués sur ces actions, sans pour autant en dresser la liste exacte, afin de ne plus seulement passer "pour des casseurs". Car ils assurent délivrer "un message politique".
"Alors que le climat est apaisé depuis le dépôt des armes du FLNC en juin 2014 et que les nationalistes sont désormais au pouvoir, les rafles et les placements en détention de nombreux jeunes, sans dates de procès, ont alimenté le sentiment d'une injustice extrême subie par le peuple Corse", ont-ils dit. Un discours là encore très similaire à celui tenu en avril 2017.
Selon eux, le point de départ de ces violences est l'affaire "Reims-Bastia". Ils notent que "le climat de paix n'est pas respecté. L'État est dans une posture de blocage systématique".
Ils ont assuré ne pas vouloir pour leur part créer de blocage entre l'État et le pouvoir en place dans l'île. "Notre mouvement ne souhaite en aucun cas, perturber les élus. L'objectif est d'épauler la majorité nationaliste".
"Il faut tourner la page"
"Plus on tarde côté Paris, côté gouvernement à donner des signes d'avancées notamment sur la question des prisonniers, du rapprochement, de l'amnistie, alors qu'il y a eu des gestes forts de paix et plus on peut laisser libre court à ce genre de manifestation", a réagi Jean-Félix Acquaviva, député "Pè a Corsica" de la 2ème circonscription de Haute-Corse."Il est évident en ce qui nous concerne qu'il faut tourner la page de 50 ans de combats et de conflits, il faut éviter ce genre de manifestation et je crois qu'aujourd'hui nous sommes dans un entre-deux qui fait qu'on ne peut pas se manquer sur l'avenir".
Un appel au chef de l'Etat
Enfin, les représentants de ce groupe anonyme ont adressé un message au nouveau chef de l'État, Emmanuel Macron : "Si le président de la République française utilise les mêmes moyens répressifs que François Hollande, s'il entre lui aussi dans une logique de promesses non tenues et ne donne aucun gage à l'Assemblée de Corse, nous réagirons".En plus de défendre les revendications habituelles comme le statut de résident et la libération des prisonniers "politiques", ils réclament "la remise en liberté des jeunes incarcérés" pour les faits de violences urbaines et des "dates de procès".