Après l'attentat qui a visé deux maisons à Alata, le propriétaire témoigne. Entrepreneur ayant déjà construit plusieurs maisons sur la commune, il confie son incompréhension et se défend de toute volonté de spéculation immobilière.
"Tout est à refaire." Face à sa maison détruite, Alfonso Ramirez ne peut contenir son émotion. Dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 mars, deux habitations qu'il était en train de construire à Alata - l'une pour lui, l'autre pour sa fille - ont été ciblées par un double attentat.
La première a été fortement endommagée par les flammes. "Tout est détruit, tout a été brûlé et tout a été soufflé. Toutes les cloisons sont par terre, les portes brûlées, tout est à refaire : l’électricité, la plomberie, tout", se désole le propriétaire.
La villa devait être habitée dans les quinze prochains jours. "Mardi, je devais recevoir la cuisine", précise l'homme, abasourdi.
"Ils continuent à tout brûler et on ne sait pas pourquoi"
Alfonso Ramirez a été prévenu dans la nuit, aux alentours de minuit. "C'est mon voisin qui m'a donné l'alerte et il est venu, il a tout fait pour éteindre le feu. Il a pris de gros risques", raconte-t-il.
Sur les murs des deux maisons, les inscriptions "Colons fora", "terra corsa a i corsi", "speculatori fora" ou encore "IFF" ont été retrouvées. Pour le propriétaire, entrepreneur qui a construit plusieurs maisons dans le secteur, c'est l'incompréhension. "Je sais pas quoi vous dire, je ne sais pas qui c'est, confie-t-il. Ils continuent à tout brûler et on ne sait pas pourquoi."
"On n'est pas des spéculateurs, se défend Alfonso Ramirez. On fait des maisons pour des gens d'ici. Nous, on travaille et puis c'est tout. Et aujourd'hui, on peut plus travailler."
"C'est toute une vie, une maison", conclut-il.
Le témoignage recueilli par Florence Antomarchi et Lionel Luciani :