Au lendemain de l'une des plus importantes coupures d'électricité qu'a connu la Corse, les questions sont nombreuses sur la production et le réseau électrique insulaire. À l'approche de l'hiver, faut-il redouter un black-out comme l'a connu l'île il y a 11 ans ?
Un mois après la venue en Corse de Jean-Bernard Levy, président d'EDF, ça fait désordre. Plus de 170 000 foyers ont subi une coupure d'électricité mardi matin, sur les 253 000 clients de l'île.
L'électricité a vite été rétablie. Mais face à l'arrivée de l'hiver, cette panne inquiète. En Corse, régulièrement, des coupures surviennent, particulièrement lors des pics de consommation liés aux températures.
Certaines ont marqué les esprits, comme en 2005, où durant trois semaines, la Corse avait vécu au rythme des interruptions de courant.
Un trépied bancal
Mais les syndicats EDF se veulent rassurants. « Le scénario de 2005 ne peut pas se reproduire car on n’est pas du tout dans la même situation. En 2005 on était en manque de moyens de production comparé à la demande. Aujourd’hui ce n’est plus le cas », indique Xavier Nesa, secrétaire général C.G.T., E.D.F. Corse.
Actuellement, l'alimentation en électricité, en Corse, repose sur un mix énergétique. Les énergies renouvelables, la production thermique, et les deux réseaux sous-marins entre la Corse, l'Italie et la Sardaigne. On appelle ça le trépied.
Le problème, c'est que le trépied est bancal. Et la centrale du Vazzio est totalement dépassée. D'ici à 2023, EDF promet d'investir six milliards d'euros sur l'île. Objectif : moderniser le réseau, développer les énergies renouvelables. Et surtout remplacer la centrale vétuste du Vazzio.
Six ans, c'est bien... Mais pour ceux qui, cet hiver encore, vont subir de nouvelles coupures, ça peut sembler très long.