Ce jeudi 5 septembre, Jean-Guy Talamoni a présenté des alternatives au statut de résident. Le président de l’assemblée de Corse a également proposé un débat, dans les prochaines semaines, contre ce que Corsica Libera appelle la « dépossession foncière ».
Un débat autour de ce que Corsica Libera appelle la « dépossession foncière ». C’est un des éléments que souhaite mettre en place Jean-Guy Talamoni, président de l’assemblée de Corse dans les prochaines semaines.
En attendant, ce jeudi 5 septembre, il a présenté plusieurs alternatives au statut de résident, qui avait été voté sous la mandature de Paul Giacobbi, mais refusé par le gouvernement à l'époque. L’idée de Jean-Guy Talmoni : « taxer lourdement les résidences secondaires tout en exonérant les résidences patrimoniales, celles qui appartiennent aux Corses, dans leurs villages. »
« Un statut type Bolzano »
Selon Corsica Libera, le statut de résident est la mesure la plus efficace pour lutter contre la spéculation immobilière. « Elle est tout à fait valide et elle doit être soutenue. Pour autant, nous n’écartons pas les autres possibilités comme la résidence administrative et fiscale, un statut type Bolzano », indique le président de l’Assemblée de Corse. Il poursuit : « Cette notion de résidence à vocation fiscale existe déjà en droit français. L’exemple de Saint-Barthélémy est particulièrement significatif à cet égard. »
Toutes ses propositions ont un objectif : préserver l’accès à la propriété pour les Corses. Pour appuyer ses dires, Jean-Guy Talamoni donne l’exemple « d’un petit port, comme il y en a beaucoup dans l’île, où un appartement de 70 m2 s’est vendu 860.000 euros. »
►Analyse et décryptage de la question foncière :
Le 28 août dernier, les militants de Corsica Libera ont distribué des tracts où étaient, notamment, rappelés les principes du statut de résident (droit à l’acquisition réservé aux résidents de plus de 5 ans, aux natifs de Corse …)
Le statut de la province de Bolzano
La province de Bolzano a adopté un statut de résident en septembre 2018. Depuis cette date, il est indispensable de justifier de 5 ans de résidence dans la zone, ou d'un contrat de travail, pour acquérir une résidence principale ou secondaire.Une mesure qui s’applique tout particulièrement aux municipalités soumises à une forte pression touristique comme Corvara di Badia, Selva di val Gardena ou Ortisei où 10 % des logements sont des résidences secondaires. Pour le gouverneur de la province de Bolzano, Arno Kompatscher, la forte densité de logements secondaires dans ces communes empêche, notamment, les jeunes familles d'accéder à une habitation à un prix décent.
Ce statut spécial est valide jusqu’au 31 décembre 2019.