Depuis 2006, le prix du foncier a beaucoup augmenté en Corse, dans les villes et sur le littoral. Voilà les conclusions de l'étude présentée ce vendredi 12 juillet, par l'agence d'urbanisme et d'énergie de la Corse. Pour les professionnels de l'immobilier, cette hausse relève plutôt d'un rattrapage.
En Corse, les logements poussent partout et les prix ne cessent de grimper.
Pour mieux connaître les ressorts des marchés de l'immobilier et du foncier, l'agence de l'urbanisme a, pendant deux ans, mené une étude à l'assemblée. En rassemblant des chiffres éparpillés entre différents organismes et surtout sur une période longue.
L'évolution du prix des terrains à bâtir retient l'attention des élus. « Celui qui m’a frappé, c’est l’augmentation du prix entre 2006 et 2017 de 138 %. C’est considérable. Je suppose que l’assemblée est en attente de ces éléments chiffrés. On en a souvent parlé, il y a souvent eu des débats. Aujourd’hui, on est au cœur du sujet avec les éléments nécessaires qui nous permettent peut-être d’envisager des solutions », explique Jean Biancucci, président de l'agence de l'urbanisme et de l'énergie.
Effet rattrapage ?
Car l'étude compare ces prix avec les salaires des ménages et établit une carte des zones où les logements seraient inaccessibles aux jeunes ménages insulaires. Mais les chiffres sont obtenus en mélangeant des marchés différents comme la résidence secondaire et le logement principal.
Les professionnels du secteur avancent, pour expliquer la période d'augmentation des prix, un effet rattrapage. « Ce qu’il s’est passé avant c’est une atonie complète du marché de l’immobilier pendant plus de 15 ans, des années 1985 aux années quasiment 2000. Il y a eu une atonie totale, il n’y avait quasiment plus une grue à Ajaccio, il n’y avait plus une construction, il y avait très peu de construction individuelle. Les gens avaient renoncé à acheter, ou à vendre, en raison de paramètres multiples et variés et qui dépendaient en partie de la politique et de l’économie », soutient Pierre-Paul Carette, président régional de la FNAIM (fédération nationale de l'immobilier).
Autre donnée à discuter à la prochaine session de l'assemblée : la part du marché foncier et immobilier dans le PIB de la Corse. Près de 18 % contre 14 % au niveau national.