Dans un communiqué publié dimanche 24 mars, la Ligue des droits de l’Homme, section Corse, a annoncé quitter le collectif Pour une paix durable au Proche-Orient. L’association dénonce des « prises de parole inadmissible visant à minorer les attaques du Hamas du 7 octobre ». Des accusations « choquantes » et « blessantes » pour des associations encore membres du collectif.
Des « positions fluctuantes », des « prises de parole inadmissibles ». Dans un communiqué, publié dimanche 24 mars, la section Corse de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) a annoncé quitter le collectif Pour une paix durable au Proche-Orient.
Ainsi, la LDH dénonce des « prises de parole lors de rassemblements visant à minorer, au fil du temps, les attaques du Hamas du 7 octobre voire à les ramener à un montage et une propagande israélienne ».
L’association estime également que la « libération immédiate de tous les otages (israéliens ndlr.) » n’apparaissait pas sur l’appel à manifester à Ajaccio le 23 mars dernier. Une demande apparaissant dans la charte constitutive du collectif créé en décembre 2023 et qui regroupe 18 associations ou partis politiques en Corse.
Communiqué - Retrait de la LDH du collectif « Pour une paix juste et durable au Proche-Orient » https://t.co/FHz62wVicu
— Ldh Corsica (@ldhcorsica) March 26, 2024
« Ce que dit la LDH est hors de propos »
Contactés, ce mardi 26 mars, d’autres associations, membres du collectif se disent « choquées » et « blessées » par ces accusations. Elles soulignent que la Ligue des droits de l’Homme a quitté le collectif bien avant ce communiqué.
« Ils se sont retirés il y a deux mois, explique Jacques Casamarta, cofondateur de l’association Per a Pace, et nous n’avons jamais eu d’explications. Nous leur avons envoyé un mail, très courtois, leur demandant des éclaircissements et nous n’avons jamais eu de réponse. »
Il « regrette la polémique » et assure que « depuis le début du collectif, la ligne n’a jamais changé ». « Un crime contre l’humanité reste un crime contre l’humanité et il doit être dénoncé. Ce que dit la LDH est hors de propos, je refuse de polémiquer sur le dos des Palestiniens, surtout dans un moment comme aussi castastrophique que celui-là. Notre position sur le Hamas a toujours été très claire, et je n’aurais jamais rejoint le collectif s’il n’y avait pas de condamnation », affirme le co-fondateur de Per a pace.
Un discours « injurieux » et « mensonger »
Membre de l’association Corsica Palestina, Juliette Alessandri indique « parler au nom du collectif Pour une paix juste et durable au Proche-Orient ». Elle parle de propos « injurieux et mensongers ».
« Meurtrie » de « voir cette réaction », Juliette Alessandri affirme « qu’aucune attaque raciste ou antisémite » n’a été prononcée lors des différents rassemblements du collectif. « Nous manifestons dans un esprit de paix. Ces moments de partage nous permettent de nous sentir proches des populations en souffrance. Il n’y a aucune animosité envers la population juive. C’est absurde, d’autant plus que parmi l’ancienne génération de ce collectif, nous sommes tous des enfants de personnes qui ont protégé et caché des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. »
Pour elle, les slogans du collectif Pour une paix juste et durable au Proche-Orient restent inchangés. « À savoir, précise Juliette Alessandri, un cessez-le-feu immédiat et permanent, la libération des otages israéliens et des prisonniers politiques palestiniens et l’ouverture de négociations pour une solution à un ou deux États. »
Selon elle, les membres du collectif devraient se réunir dans les jours à venir. En plus de la LDH, d’autres formations auraient quitté Pour une paix juste et durable au Proche-Orient comme les syndicats Unsa et la CGT de Corse-du-Sud.