Pour la troisième année consécutive, la Ligue Contre le Cancer organise le mois sans tabac. Des actions concrètes sont proposées pour aider les fumeurs. Mais à Bastia, certains d’entre eux, conscients des risques, ne connaissent pas l’initiative.
Le mois sans tabac, chez un buraliste de la place Saint-Nicolas, est un mois comme les autres.
« Notre clientèle n'a pas bougé, ce sont les mêmes personnes qui viennent et certains, je pense qu'ils ne doivent même pas le savoir, aucun client n'en parle et je pense qu'il n'y a aucune importance », explique David Graziani, buraliste.
Sébastien, un client, confirme. « Je n’étais pas au courant du tout. Je ne savais pas. Je ne fume pas beaucoup, moins d'un paquet par jour. Arrêter ? Non pas forcément vu le stress que nous vivons en ce moment, il faut continuer à fumer malheureusement », livre-t-il.
D'autres clients n'ont pas attendu le mois de novembre pour arrêter la cigarette. « Moi ça fait depuis 10 ans que je fume plus. Et puis en plus je dis que c'est un bien parce que par rapport à la santé ça cause beaucoup de dégâts », explique Christiane.
Nicotine, drogue dure
Cancers, risques cardiovasculaires, pathologies respiratoires, le tabac favorise de nombreuses maladies. Et contrairement aux idées reçues, il n'est pas facile d'arrêter.
Pour Christian Sain, tabacologue, la nicotine est une drogue dure. « Quand on est dépendant au tabac, on va développer trois dépendances, la dépendance physique qui est la relation avec le produit consommé, le tabac et la nicotine. Vous avez à côté la dépendance comportementale, ça c'est les habitudes quotidiennes avec votre cigarette, et votre dépendance psychologique émotionnelle qui va gérer un petit peu votre quotidien », indique-t-il.
Le mois sans tabac est l'occasion, pour les fumeurs, d'évaluer leur niveau de dépendance et d'attaquer leur sevrage. Attention cependant, si l'arrêt du tabac peut s'avérer plus simple que prévu, le plus dur reste de tenir dans la durée. Pour cela, il ne faut pas hésiter à demander de l'aide.