Matheo, 14 ans, est autiste. Depuis six mois et le départ de son médecin en congé maternité, il ne reçoit plus le traitement indispensable à sa santé. Son père, désespéré, enchaîne les visites au centre hospitalier d'Ajaccio et à l'agence régionale de santé afin de trouver une solution. En vain.
"J'ai l'impression d'être seul contre tous." Dominique Garrigues, 39 ans, est épuisé. Depuis le mois d'avril, il se démène pour que son fils, Matheo, 14 ans, autiste, reçoive ses injections de botox dans les jambes. "Si on continue à attendre, il va perdre l'usage de la marche. Il marche sur la pointe des pieds", alerte le père de famille.
Selon lui, le médecin en charge de son fils est en congé maternité et n'a pas été remplacé. Et pour l'heure, explique-t-il, rien n'a été fait pour que ces indispensables injections soient administrées. "J'ai contacté l'hôpital, je me suis déplacé, et on m'a répondu qu'il fallait que j'écrive un courrier, une réclamation. On me balade depuis des mois, il ne se passe rien, je n'ai aucune nouvelle. Je peux comprendre le manque de moyens, mais qu'on me dise la vérité et qu'on me dirige vers un autre médecin, même dans un autre hôpital", lâche-t-il.
"On perd du temps"
Comme dernier recours, Dominique Garrigues s'est rendu à l'agence régionale de santé (ARS) de Corse, vendredi dernier. Il a été reçu et une réclamation a été déposée. "On m'a dit qu'on me tiendrait au courant dans la journée, mais je n'ai pas eu de nouvelles. Et on perd encore du temps", commente-t-il. Contactée, l'ARS confirme avoir été sollicitée. Elle précise que le dossier est en cours de traitement sans faire d'autre commentaire.
Ce n'est pas la première fois que Dominique Garrigues rencontre des difficultés liées à l'accès aux soins de son enfant. "Là, c'est un véritable effondrement, on n'a jamais vécu quelque chose comme ça. On ne sait plus vers qui se tourner, personne ne répond. Je reste un père, je ne peux pas rester inactif, mais j'ai l'impression qu'on a gâché ma paternité", dénonce-t-il.
Si rien n'est fait, le père de famille affirme qu'il pourrait occuper les bureaux de la direction du centre hospitalier d'Ajaccio ou porter plainte même s'il est convaincu que cette dernière solution "n'aboutira à rien".