Un an après l'attaque contre Charlie Hebdo puis les attentats qui ont endeuillé la France en novembre et les incidents d'Ajaccio fin décembre, les mosquées et lieux de culte ouvrent leurs portes ce week-end à l'appel du Conseil français du culte.
Cette journée "porte ouverte" organisée dans cinq autres salles de prière d'Ajaccio et à la mosquée de Baleone, dans les faubourgs de la capitale corse, comme dans de nombreuses mosquées en France, est "simplement destinée à montrer qui on est, que l'on pratique une religion de paix et d'amour du prochain et tout le monde est bienvenu", explique à l'AFP Mounim El Khalfioui, le responsable de la salle de prière vandalisée après l'agression, la veille de Noël, de pompiers et policiers dans un quartier sensible.
Une dizaine de personnes avaient répondu en milieu d'après-midi, à l'invitation. Mounim El Khalfioui a espéré qu'elles seraient plus nombreuses dimanche, second jour de cette "porte ouverte".
Peu après la prière de l'après-midi à laquelle ont assisté un vingtaine de fidèles, le thé à la menthe et les gâteaux traditionnels marocains ont été servis aux visiteurs dans cette salle du quartier populaire de Saint-Jean.
Installée au rez-de-chaussée d'un immeuble de huit étages de la rue du colonel Colonna d'Ornano, la salle de prière de l'Association marocaine sportive et culturelle porte encore les stigmates de l'agression du 25 décembre.
"Nous ne faisons pas réparer pour les besoins de l'enquête et pour les assurances", explique Mounim El Khalfioui, en montrant le rideau métallique forcé, les carreaux brisés et un climatiseur arraché de son support de cette pièce unique d'une soixantaine de m2 aux murs blancs lambrissés de bois clair et aux tapis rouges.
Le lendemain du caillassage d'un camion de pompiers et l'agression de sauveteurs intervenant sur un incendie dans le quartier des Jardins de l'Empereur, à un kilomètre de la salle, des dizaines de personnes avaient quitté un rassemblement de protestation pour se livrer à des dégradations dans des quartiers à population maghrébine, aux cris de "Arabi Fora" (les Arabes dehors).