Un seul centre de déchets est actuellement ouvert pour toute la Corse. Au-delà des cas particuliers, quelle est la situation globale et quelles sont les solutions envisagées ?
Actuellement, il ne reste plus que deux centres d'enfouissement technique sur l'île : Viggianello et Prunelli-di-Fiumorbo. Ce dernier est bloqué depuis plus d'une semaine par les collectifs de riverains qui refusent l'agrandissement de la capacité de stockage.
Depuis 2015, dans l’attente de l’ouverture d’un nouveau site, elle est augmentée, tous les ans, par arrêté préfectoral, passant de 43 000 à 60 000 tonnes. Prunelli refuse de faire de nouvelles concessions. Résultat : depuis le 20 août dernier, seules les ordures des treize communes de son territoire sont acceptées sur place.
Objectif 60 % de tri
Un problème récurrent en pleine saison touristique. En Corse, la capacité de traitement est de 100 000 tonnes par an, alors que sont produites 180 000 tonnes de déchets. Seuls 26 % sont triés, nettement moins que la moyenne française qui s'élève à 46 %. D’ici à 2023, l’objectif insulaire est d’atteindre 60 %.
Un point urgent, car dans les prochaines semaines, le centre de Viggianello aura atteint la capacité maximale fixée par l'administration : 464 000 tonnes d'ordures ménagères enfouies depuis l'ouverture. Si les grandes agglomérations sont encore épargnées, le répit risque d'être de courte durée.
Exportation et création de nouveaux sites
Une des solutions envisagées sur le court terme : l'exportation. Un appel d'offres est ouvert jusqu'au 12 septembre pour acheminer et traiter les déchets sur le continent. Sur le long terme, il est question d’une possible création de deux centres de tri multifonctions près d'Ajaccio et de Bastia. Les deux villes produisent à elles seules 75 % des ordures ménagères de l'île.
Pour l'heure, les propositions faites n'ont pas permis de lever le barrage. Une nouvelle réunion pour tenter d'enrayer la crise est prévue vendredi 31 août.