C'est officiel, le bilan de la SNCM a été déposé au tribunal de commerce de Marseille ce mardi 4 novembre dans l'après-midi, par l'avocat de la compagnie maritime. La délégation de service public est-elle compromise ? Qui va reprendre l'entreprise ? Les questions sont nombreuses.
L'État, actionnaire à 25%, Veolia et Transdev estiment que ce recours au tribunal de commerce permettra à la compagnie d'affranchir la compagnie du remboursement exigé par Bruxelles, de plus de 400 millions d'aides jugées illégales, ce qui pourrait lui permettre de trouver un repreneur.
Explications Alain Verdi :
Mais les syndicats ont une toute autre lecture du dossier, et mettent en garde, notamment sur le fait que le contrat de délégation de service public (DSP) de la desserte de la Corse pourrait ne pas être transmis au repreneur.
Motion de défiance de l'Intersyndicale
Ce contrat, qui court jusqu'en 2023 et qu'elle partage avec une autre société, la Méridionale (groupe Stef), constitue la principale source de revenus de l'entreprise.
Les organisations syndicales estiment que le passage par le tribunal de commerce n'offre aucune garantie sur l'effacement des condamnations européennes, mais permettra aux actionnaires de faire un plan social à moindre frais.
La SNCM, société chroniquement déficitaire, compte environ 2.000 salariés, dont 1.508 CDI (650 insulaires) et fait vivre de nombreux sous-traitants sur le port de Marseille et en Corse.
Début octobre, la direction de la compagnie avait défini un "périmètre à l'équilibre" qui comprendrait entre 800 et 1.000 emplois.
Communiqué de la direction de la SNCM du 3 novembre