Des abonnements aux communes du bord de mer pour nettoyer les plastiques et hydrocarbures qui souillent leurs eaux. C'est ce que propose une nouvelle société insulaire, Corsica Sea Cleaner. Leur premier bateau devrait être opérationnel en avril prochain,
"Il y a beaucoup de gadgets dans le domaine de la pollution maritime. Qui ne reposent que sur la com'. Avec nous, ce ne sera pas le cas. Notre bateau de dépollution sera efficace. Il a déjà fait ses preuves en Afrique, en Asie..."
Jean-François Saoletti, le pdg de Corsica Sea Cleaner, et ses trois associés sont enthousiastes. Leur projet est en train de se concrétiser.
Leur premier bateau est pour l'heure toujours sur un chantier naval de la société Efinor, à Paimpol, en Bretagne. Et sera bientôt prêt à naviguer le long des côtes insulaires, pour récupérer le maximum de plastique et de déchets divers.
Un "aspirateur des mers" de 200.000 euros
Son nom, le Waste Cleaner 83.
Un bateau de 7,8 mètres de long, et de 800 kilos, "qui ramasse tout".
"On l'a vu fonctionner, et c'est impressionnant. La coque s'ouvre et aspire l'eau, et tout ce qu'elle charrie d'impuretés. Un système détecte et capte les microplastiques, les hydrocarbures, et les macro-déchets".
Selon les termes de la société qui les produit, Efinor, ces bateaux sont "des aspirateurs à la surface de l'eau".
Efinor travaille avec plus de trente pays sur les cinq continents. Et planche actuellement sur le très médiatisé Manta, le voilier géant pensé par le skipper Yvan Bourgnon pour lutter contre la pollution plastique.
"C'est une société de référence, précise Jean-François Saoletti. On les appelle pour les marées noires. Quand on a visité Efinor, ils étaient en train de travailler sur un bateau pour les Emirats Arabes Unis, pour un montant d'1,5 million d'euros... Le nôtre est plus modeste, sourit le PDG.
Le montant de la facture pour Corsica Sea Cleaner, 200.000 euros. "D'après nos projections, il en faudrait idéalement deux. Mais on commencera avec un".
Une société privée
Tout a débuté avec la découverte d'un reportage sur la pollution en Méditerranée. "Il faisait froid dans le dos. Les journalistes décrivaient une situation alarmante. Et le pire, c'était qu'il semblait n'y avoir aucune solution."
Plutôt que de se contenter de le déplorer, les quatre entrepreneurs insulaires décident de se retrousser les manches. Corsica Sea Clenaer est né.
"On est en train de mettre la dernière main à la société, qui sera une société privée. Ce n'est pas à but non-lucratif, on doit faire face à des réalités économiques. Et puis ça peut avoir des avantages, au niveau de l'exigence d'efficacité", souligne Jean-François Saoletti.
Corsica Sea Cleaner a commencé à prendre contact avec les municipalités. La société propose un système d'abonnement, avec 12, 36 ou 60 passages du bateau par an. Et une intervention garantie, précise son président, si la commune se trouver confrontée à un problème de pollution.
Le prix d'entrée, pour un passage par mois, c'est 14.000 euros.
"On en a discuté avec le constructeur, qui a l'habitude. Et on a voulu rester raisonnables, la Corse, c'est chez nous, et la propreté de ses eaux nous tient à cœur. Au final, on a appliqué le prix d'une journée en bateau avec skipper, qui tourne aux environs de 1.000 euros hors taxes."
L'"aspirateur de la surface des mers" de Corsica Sea Cleaners devrait arriver en Corse en avril prochain, à temps pour préparer la prochaine saison touristique. Et tenter de convaincre les municipalités du bord de mer.