Le salon du Livre de Paris s’est tenu du 16 au 19 mars. Cette année, les éditeurs corses y ont fait leur retour pour la première fois depuis trois ans. Un événement qui permet de faire découvrir les publications insulaires et ainsi conquérir de nouveaux lecteurs.
Chaque année au salon du livre, les auteurs à succès provoquent d’interminables queues. À chaque édition près de 160 000 visiteurs se pressent à la rencontre de 3 000 écrivains et à la découverte des dernières publications.
Des livres de toutes les origines, 45 pays y sont représentés. Les mastodontes de l’édition jouent des coudes. Les petites maisons osent la mise en scène pour exister. Parmi elles, l’association des éditeurs corses est de retour après trois ans d’absence.
[#Salondulivre] Après plusieurs années, les corses sont de retour au @Salondulivre de Paris ! Cette année, du 16 au 19 mars, l'association des éditeurs de corse monte à Paris pour mettre en valeur la production insulaire !https://t.co/VpchSPIQXt
— Albiana (@AlbianaCorsica) 2 février 2018
Neuf maisons insulaires ont fait le déplacement. Toutes sont réunies dans un petit stand de 35 mètres carrés. Ils se souviennent des années fastes, lorsque l’emplacement était trois fois plus grand et que le vin de Patrimonio coulait à flot.
Mais qu’importe la taille, l’important était d’être présent. « C’était important que l’on puisse recréer ce lien avec un public avec qui on a besoin d’avoir un regard, un échange physique. Et puis de partir à la recherche aussi d’un nouveau public aussi. Un stand comme le nôtre c’est l’occasion de montrer des nouveautés, de montrer les livres du fond que l’on peut difficilement trouve », indique Alain Piazzola, président de l'association des éditeurs corses.
« Quand j’arrive ici, je me ruine »
Durant trois jours s’ouvre une librairie éphémère corse à Paris. S’y côtoient des guides touristiques, des ouvrages d’histoire, d’art, de cuisine, des bandes dessinées, des dictionnaires, des romans, des essais, de la littérature enfantine en français et en corse.
Certains visiteurs dépensent sans compter. « Quand j’arrive ici, je me ruine. Mais je me ruine avec un plaisir que vous ne pouvez pas imaginer », sourit un curieux. « J’ai vu le drapeau et je me suis arrêté. Et puis je trouvais ça marrant les livres sur Napoléon », précise un jeune homme.
La grande majorité des visiteurs appartient à la diaspora, l’autre est constituée de touristes en quête du guide idéal. Parfois, ce sont les livres eux-mêmes qui attirent les lecteurs. « J’adore les polars donc je vais découvrir », déclare une lectrice.
Rendez-vous professionnels
Marie-Hélène Ferrari, l’auteure de ce polar, est aussi directrice de collection chez Clémentine. Cette dernière est la maison d’édition insulaire la plus importante en chiffre d’affaires. Pour Marie-Hélène, ce n’est pas un retour, elle était bien présente les trois dernières années porte de Versailles. Elle ne raterait l’événement pour rien au monde.
« On a beaucoup de rendez-vous professionnels sur ces trois jours. Moi avec les auteurs qui m’envoient des manuscrits, d’autres avec des imprimeurs et avec toutes les personnes qui interviennent dans la chaîne de fabrication du livre. Pour nous les Corses c’est quand même plus facile de concentrer tout en une fois que de faire des allers-retours. C’est clair que ça fait partie des enjeux et qu’on adore ça », précise l’auteure.
17 000 euros
Ce rendez-vous est aussi l’occasion de retrouver des représentants d’autres salons comme celui de Bruxelles. Dans l’immédiat, les éditeurs corses se rendront en Italie, à Imperia, au mois de mai. « Nous avons la chance d’être bilingue, nous avons la chance d’avoir deux cultures qui ne s’opposent plus, elles ne sont plus en confrontation. Et je pense que de ne pas profiter de ça, ce serait complètement idiot par pure idéologie », souligne Bernard Biancarelli, des éditions Albiana.
Participer au salon du livre de Paris a un coût : 17 000 euros pour un petit stand plus le mobilier, le billet d’avion, les nuits d’hôtel. Mais à nouveau soutenus par la Collectivité de Corse, les éditeurs insulaires entendent bien honorer chaque année ce rendez-vous qu’ils estiment incontournable.