Le tableau "Tête de jeune fille" est au coeur d'un litige international. Saisi cet été par les douanes corses sur un voilier à Calvi, ce Picasso de 25 millions d'euros est classé trésor national par l'Espagne. Une affaire suivie par les plus hautes autorités Françaises et Espagnoles.
C'est un tableau d'exception. Un Picasso unique dénommé "tête de jeune fille" estimé à 25 millions d'euros saisi cet été par les douaniers corse est aujourd'hui au coeur d'une bataille judiciaire internationale. L'oeuvre appartient à Jaime Botin, deuxième fortune d'Espagne.
En avion spécial, l'unité du patrimoine historique de la Guardia Civil s'est déplacé à Bastia. Les douanes leur remettent en main propre la précieuse cargaison pour qu'elle soit rapatriée en Espagne. Elle est désormais exposée au musée d'art contemporain de Madrid.
Ces policiers soupçonnent le banquier espagnol Jaime Botin d'avoir voulu sortir la toile, à bord de son yacht pour la vendre en Suisse. Pour les avocats espagnols du propriétaire, l'oeuvre ne remplit pas les critères d'un bien d'intérêt national.
Une oeuvre acquise en 1977 par Jaime Botin
Jaime Botin, banquier richissime, fait l'acquisition d'un Picasso chez Christies en 1977. En 2012, il demande l'autorisation de transférer l'oeuvre à Londres. Mais à Madrid, le ministère de la Culture espagnol puis la justice s'y opposent. Motif : la toile est inexportable.Trésor national ou non, le Tribunal Supremo, l'équivalent de la cour de cassation, devra trancher.
En Espagne, un bien culturel de plus de 100 ans est soumis à une autorisation d'exportation. Un Etat peut-il s'approprier une oeuvre d'art, lorsqu'il s'agit d'une propriété privée ? Le Picasso reviendra-t-il un jour sur son voilier ? Les douanes corses devaient-elles intervenir ? La bataille pour le Picasso a démarré.
Un dossier réalisé par Marie-Françoise Stefani