Économie : en Corse aussi, le marché du bricolage souffre de l'inflation

Si le marché du bricolage en France a engrangé 34 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2021, l'inflation a fait reculer les volumes de vente en 2022 et au premier trimestre 2023. En Corse également, petits commerces et grandes enseignes souffrent de la hausse des prix imposée par les fournisseurs.

Des cuisines, des salles de bains et des chambres en exposition, dans une grande enseigne de bricolage, au sud de Bastia. Afin d'accueillir ces différents aménagements, le magasin s'est agrandi sur 8 000 mètres carrés. Les travaux ont duré 18 mois, pour une somme de 8 millions d'euros.

Une transformation indispensable pour suivre la tendance et conserver un chiffre d'affaires de 40 millions d'euros. "On ne vend pas que dès que des marteaux et des clous, indique Gil Vaugelade, le directeur général. Aujourd'hui, les gens ont besoin de zones inspirantes, de se projeter, on est plus dans le domaine de l'amélioration de l'habitat, notre univers est très large.” 

Stratégies et promotions

Durant les années COVID, le bricolage a fait partie des commerces essentiels. De ce fait, ce secteur a connu une progression à deux chiffres en 2020 et 2021. Mais l'année dernière, le réveil a été douloureux. Avec une inflation en 6%, la clientèle s'est faite plus rare. Alors, l'enseigne a mis plusieurs stratégies en place. 

“Pour contrer ça, on a énormément de produits à la marque distributeur de groupes, on a des volumes importants, ce qui nous permet d'avoir des prix et des rapports qualité/prix très justes et très adaptés, explique Gil Vaugelade. On a ce que j'appelle un marronnier des promotions, on a des promotions régulières, mais qui sont nationales d'ailleurs, donc on suit le rythme du groupe. Avec des mises en avant selon les saisons, la saison du jardin avril, mai, juin. À ce moment-là, on va avoir des systèmes promotionnels qui mettent en avant les produits qui sont de circonstance.” 

"Nous sommes à prix coûtant” 

Dans une autre enseigne, le constat est le même : l'inflation a effrayé la clientèle. Pour surmonter ce fléau, la direction a rogné sur ses marges à hauteur de 7%. Un autre effort a été accompli sur les produits liés à l'énergie, tels le pétrole et les pellets, comme le précise Gilbert Giannelli, propriétaire et gérant du magasin. 

“Nous avons décidé pour certains produits en plus, d'avoir une politique de prix d'achat, c’est-à-dire que nous ne gagnons plus rien, sur tous ces produits qui posent problème, notamment les produits du domaine énergétique, entre le pétrole, le pellet, nous sommes à prix coûtant.” 

"Sortir de cette situation inflationniste"

Certains produits, comme les poteries, ont augmenté de 300% car leur fabrication est très énergivore. Dans ce cas, soit le produit est abandonné, soit l'approvisionnement se fait ailleurs, en Italie.

Une chose est sûre, le gérant ne pourra pas rogner sur ses marges éternellement : "Il faut absolument que l'on puisse sortir de cette situation inflationniste qui aujourd'hui, est en train de dégrader l'intégralité des portefeuilles, du commerçant à l'artisan en passant surtout par le consommateur.” 

Même si le marché du bricolage en France a engrangé 34 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2021, l'inflation a fait reculer les volumes de vente en 2022 et au premier trimestre 2023. Ici comme ailleurs, les commerçants font le dos rond. En attendant des jours meilleurs. 

Retrouvez le reportage de nos équipes :

durée de la vidéo : 00h02mn42s
Intervenants : Gil Vaugelade, directeur général de DOMIS SAS "Leroy Merlin" ; Gilbert Giannelli, propriétaire et gérant de "Monsieur Bricolage" ©S. GRAZIANI - E. GIUGLIANO / FTV

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité