Élections à la Ligue Corse de Football : après avoir été éliminée du scrutin, la liste "Uniti" saisit le CNOSF

À la suite de son invalidation par la commission de surveillance des opérations électorales de la Ligue Corse de Football, la liste conduite par Stéphane Vannucci pour les prochaines élections de l’instance a saisi le Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Le scrutin, qui s'annonce disputé, se déroulera le 26 octobre prochain.

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"Nous avons saisi le CNOSF."

À la tête de la démarche "Uniti pè una strada cumuna" pour les élections à la Ligue corse de football (LCF), Stéphane Vannucci a confirmé, ce vendredi 4 octobre, qu’il avait saisi le Comité national olympique et sportif français afin d’engager une procédure de conciliation.

Cette saisie fait suite à l’invalidation de la liste conduite par l’adjoint aux Sports de la Ville d’Ajaccio. Le dépôt de candidature a été effectué à la date butoir du 26 septembre dernier, soit le même jour que celui de l’autre prétendant à la présidence de la LCF, Jean-Luc Airola.

Organisé tous les quatre ans, le scrutin se déroulera le 26 octobre prochain. Le résultat des urnes désignera le successeur de Jean-René Moracchini en tant que président de l'instance régionale.

L’origine du litige qui a entraîné l'invalidation de la liste de Stéphane Vannucci concerne la licence d’un des dix-neuf colistiers qui, selon la Ligue, "ne remplit pas les conditions".

"S’agissant de M. Pierre-Eric Favre, candidature proposée en qualité de médecin, la Commission de surveillance des opérations électorales (CSOE) constate qu’il n’est pas titulaire d’une licence pour la saison 2024-2025, enregistrée à la Ligue corse de football. Ne peut être candidate : la personne qui n’est pas titulaire d'une licenciée depuis au moins six mois", peut-on lire dans le procès-verbal de la Ligue, daté du 30 septembre.

"Ce médecin est licencié depuis 2018, explique Stéphane Vannucci. Nous avons envoyé une demande de renouvellement de sa licence le 25 septembre mais elle n’a été validée que le 1er octobre alors qu’il fallait déposer les candidatures le 26 septembre. Le renouvellement a donc été envoyé avant le dépôt des listes. Pour nous, ce n’est pas très démocratique comme décision."

"À notre sens, nous n'avons pas la même interprétation du règlement que la commission de surveillance de la Ligue, prolonge Jacques Colombani, président de l'USC Corte et colistier de Stéphane Vannucci. Il y a une question de fond mais aussi de forme et d'esprit. Sur le fond, on n'a pas la même interprétation. Sur la forme et l'esprit, nous pensons que notre liste est légitime et qu'elle représente l'ensemble des clubs de l'île et l'intérêt général." 

Désormais, le CNOSF doit étudier la demande de conciliation. "Logiquement, la décision devrait être connue avant le 26 octobre, espère Stéphane Vannucci. Ensuite, selon l’avis du CNOSF, nous pourrions peut-être former un recours devant le tribunal judiciaire."

En effet, comme le rappelle la Ligue corse de football dans son procès-verbal, "c’est le tribunal judiciaire qui est compétent […]. Pour pouvoir contester le refus de sa candidature, l’intéressé doit alors saisir la justice civile. Au préalable, il devra obligatoirement initier une procédure de conciliation devant le CNOSF, dans un délai de 15 jours à compter de la notification de la décision de la CSOE."

L’impossible union

Pour ces élections à la présidence de l'instance régionale, trois listes avaient été déposées. Celle conduite par Antoine Emmanuelli ayant finalement choisi de se retirer il y a quelques jours, deux autres démarches restaient en lice : l'une portée par Stéphane Vannucci, l'autre par Jean-Luc Airola, secrétaire général de la Ligue depuis plusieurs mandatures.

Contacté vendredi 4 octobre en début d’après-midi, ce dernier "n’a pas souhaité prendre position sur la décision de la Commission du suivi des opérations électorales".

Néanmoins, Jean-Luc Airola a dit "regretter que cette liste ne soit pas éligible car cela donne une mauvaise image du football corse". Et d’ajouter : 

"Ce que nous avons souhaité, et ça a toujours été notre démarche, c’était d’unifier les forces vives du football uniquement dans l'intérêt général du football. Après, nous ne sommes pas arrivés à faire une fusion des deux listes qui étaient au début en lice (avec celle d’Antoine Emmanuelli, ndlr). Nous avons essayé mais l’union n’a pas pu se faire. Cette troisième liste s’est ensuite créée parce qu'elle voulait à tout prix l'union, nous en prenons note. Sur cette liste figurent des gens qui étaient sur la nôtre auparavant."

Je pense que dans l'intérêt du football corse, il vaudrait mieux que l’on arrive de nouveau à s'unir avec la liste qui a été rendue inéligible.

Jean-Luc Airola

"Désormais, expose Jean-Luc Airola, nous faisons campagne, nous avons une légitimité. Nous sommes élus depuis plusieurs mandatures et nous souhaitons continuer la politique mise en oeuvre depuis plusieurs années. Je pense que dans l'intérêt du football corse, il vaudrait mieux que l’on arrive de nouveau à s'unir avec la liste qui a été rendue inéligible. Il n’est pas question pour nous d'opposer des personnes ; ce n'est que du football et nous sommes là pour le football amateur et pour son intérêt général."

 

Nos réunions avec les candidats potentiels n'ayant pas abouti dans ce sens, nous avons pris nos responsabilités en partant avec une liste issue des acteurs du football.

Stéphane Vannucci

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux ce vendredi matin, Stéphane Vannucci a évoqué cette union qu'il "souhaitait véritablement" mais qui n’a pu se faire :

"Notre démarche se voulait une démarche d'union, et s'est, dans un premier temps, axée sur la volonté de réunir les candidats déclarés afin d'œuvrer pour notre football et résoudre les difficultés ressortant de nos analyses respectives issues du "terrain". Nos réunions avec les candidats potentiels n'ayant pas abouti dans ce sens, nous avons pris nos responsabilités en partant avec une liste issue des acteurs du football. Nous rappelons que nous avons souhaité, jusqu'à la dernière minute, l'union des forces vives de l'ensemble du football corse." 

La tête de liste "Uniti pè una squadra cumuna" poursuit : "Aussi, aujourd'hui, notre démarche commune regroupe une large union de nombreux clubs de l'île. Elle scelle l'union historique du SCB, de l’ACA et du GFCA, unis plus que jamais pour servir le football amateur. Notre légitimité n'est donc pas discutable ! Nous tenons à préciser que notre démarche ne repose pas sur une logique qui opposerait deux têtes de liste, l'un contre l'autre, mais bien un programme contre un autre, une vision du football corse contre une autre."

"Pour ou contre"

Également soutenue par des clubs comme l'AS Casinca, Corte, la Svarr ou encore Afa, la liste conduite par Stéphane Vannucci apparaîssait - avant son élimination - favorite, bien que le scrutin s'annonce disputé.

Pour l’heure, la participation d'"Uniti pè una strada cumuna" aux élections reste donc compromise, étant désormais dépendante de la demande de conciliation déposée auprès du CNOSF.

Si celle-ci n’aboutissait pas, il ne resterait que la liste de Jean-Luc Airola en lice. Deux options seraient alors proposées aux clubs votants : voter "pour" ou "contre" cette démarche.

Dans le cas de figure où seule la liste de Jean-Luc Airola se présenterait, quelle serait la position de Stéphane Vannucci et de ses colistiers ?

"On est en train de mettre en place une stratégie, répond-il. Il y aura des élections, il y aura une liste avec des bulletins "pour" et des bulletins "contre". S'il y a plus de "contre" que de "pour", l’élection sera invalidée." 

Selon nos informations, c’est ce scenario-là qui, pour l'instant, tiendrait la corde pour le 26 octobre prochain.

Si le résultat des urnes en décidait ainsi, un nouveau scrutin serait alors organisé en début d'année prochaine.

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