Si les chiffres de l’emploi insulaire ont progressé au dernier trimestre 2023, ce dynamisme ne bénéficie pas aux moins de 25 ans, selon une étude de l’Insee.
En Corse, l’embellie du marché du travail ne profite pas aux jeunes. C’est l’enseignement de la dernière note de conjoncture régionale de l’Insee.
Toutes tranches d’âges confondues, les chiffres de l’emploi pour le troisième trimestre 2023 sont encourageants sur l’île : 18 910 demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) sont inscrits à Pôle emploi en catégorie A, B, C (celles qui concernent les personnes sans emploi et en activité réduite). "Leur nombre diminue de 1,3 % par rapport au trimestre précédent dans un contexte national en hausse (+0,2 %)", indique l’Insee.
+5,3 % de demandeurs d’emploi chez les jeunes
Mais les plus jeunes restent à l’écart de ce dynamisme. La hausse des demandeurs d’emploi chez les moins de 25 ans, déjà amorcée depuis le premier trimestre en Corse, s’accentue : +5,3 %. Dans la catégorie A (celle qui concerne les personnes sans activité), les demandes d’emploi progressent même de 9,3 % dans cette tranche d'âge.
Néanmoins, selon l’Insee, un autre indicateur traduit mieux la situation réelle des moins de 25 ans sur le marché du travail : le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT).
Il représente la part des actifs sans emploi, en recherche active, et disponibles immédiatement sur le marché du travail, quand le DEFM comptabilise les personnes sans emploi au cours du mois mais tenues d’effectuer des actes positifs de recherche d’emploi.
"Les jeunes chômeurs semblent moins enclins à s’inscrire à Pôle-emploi, car ils n’ont pas tous suffisamment travaillé pour bénéficier des droits à l’indemnisation", analyse l’Insee.
18,1% des jeunes au chômage en 2022
Depuis 2016, le taux de chômage localisé des moins de 25 ans suit une tendance à la baisse. En 2022, on compte 18,1 % des jeunes actifs insulaires au chômage. En Corse, deux jeunes sur cinq âgés de 15 à 24 ans sont en emploi ou au chômage, précise l’Insee.
Parmi les autres enseignements de l’étude, on apprend qu’au troisième trimestre 2023, "le nombre de DEFM en catégorie A se replie de 0,7 % tandis que le taux de chômage insulaire augmente de 0,2 point pour s’établir à 6,4 % de la population active". Il reste cependant à un niveau "bas", inférieur d’un point à celui de France, hors Mayotte (7,4 %).