Affaire Erignac : non lieu dans la piste agricole

ARCHIVES - Juin 2003 dans la salle de la cour d'assises spéciale au palais de justice de Paris, une partie des dossiers sur l'assassinat du préfet Claude Erignac.
Dix-huit ans après l'assassinat en Corse du préfet Erignac, une juge d'instruction a ordonné le non-lieu général dans l'enquête lancée à l'origine dans les milieux agricoles, une procédure restée ouverte des années malgré l'arrestation du commando ©France 3 Corse ViaStella

La juge antiterroriste Laurence Le Vert a rendu mercredi 6 juillet une ordonnance de non-lieu dans la "piste agricole". C’est l’épilogue d’une procédure ouverte il y a 18 ans, au lendemain de l’assassinat du préfet Erignac.

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Daté du 30 juin, ce non-lieu et la fin des poursuites bénéficient à 31 personnes, qui étaient restées mises en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et dont la plupart avaient fait plusieurs mois de prison en 1998 et 1999, au tout début de l'enquête. Deux des mis en examen sont décédés.

"Cela fait 16 ans qu'il n'y a plus vraiment d'investigations et que dure ce dysfonctionnement", avait déploré l'avocat de sept des mis en examen, Emmanuel Mercinier-Pantalacci, lors de l'annonce début mai des réquisitions du parquet antiterroriste, déjà en faveur d'un non-lieu général. Ses clients ont assigné l'État pour obtenir réparation devant la justice civile. 

En mai, le parquet avait requis un non-lieu général au motif de l'absence de charges suffisantes et de la complexité des investigations, de leur durée, et du climat d'apaisement en Corse.

2000 interpellations, 40 mises en examen

Lorsque le préfet Erignac est abattu le 6 février 1998, l'île est traversée par une contestation agricole violente contre une nouvelle politique du gouvernement resserrant la vis sur les aides financières.

Les services antiterroristes s'étaient aussi lancés sur cette piste en raison de liens qu'ils établissaient avec de précédentes actions. Résultat, 2000 interpellations dans la mouvance agricole nationaliste mais pas seulement, 40 mises en examen, et pour certains prévenus des mois voire des années de prison. 

Le dossier s'appuyait sur la revendication de l'assassinat et était défendu par Roger Marion, patron de l'ex DNAT, la division anti-terroriste. Sa conviction était devenue celle des juges. Un dossier, fourre tout, utilisé pour nourrir d'autres procédures.

Mais depuis seize ans aucune investigation n'avait lieu, une procédure dite abusive, certains des mis en examen l'ont attaquée avec leurs avocats. 
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