Les Catalans décident, ce jeudi 21 décembre, si les indépendantistes doivent rester au pouvoir dans leur région, deux mois après la proclamation d'une République de Catalogne
mort-née qui a ébranlé l'Espagne. Nos journaliste de France 3 Corse ViaStella sont sur place, à Barcelone.
Beaucoup d'électeurs étaient présents dès l'ouverture des bureaux de vote, ce jeudi matin à Barcelone. Les Catalans décident aujourd'hui si les indépendantistes doivent rester au pouvoir dans leur région,
"Toute l'attention se concentre sur le point de savoir si le processus indépendantiste continuera ou s'interrompra" dans cette région du nord-est de l'Espagne, résume
le politologue Joan Botella à Barcelone.
En 2015, les indépendantistes avaient pour la première fois remporté une majorité des sièges au parlement catalan, en rassemblant 47,8% des suffrages (avec 77,4%
de participation).
Un participation massive attendue
Une participation massive est de nouveau attendue pour ces élections exceptionnellement convoquées par le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, qui a placé la région sous tutelle après la déclaration d'indépendance de son parlement régional, qui avait vivement inquiété en Europe.
Les conservateurs qui dirigent actuellement l'Espagne, de même que les libéraux de Ciudadanos et leurs adversaires socialistes, ont fait campagne en fustigeant
"le cauchemar" ou "la folie" indépendantiste.
Ils ont insisté sur "la fracture sociale" créée par la question de l'indépendance dans la région ou sur la fuite de 3.000 entreprises qui ont déplacé leur siège
social ailleurs. Nombre d'analystes tablent cependant sur un gouvernement dirigé par les indépendantistes.
Selon les sondages, la bataille pour la première place se jouerait entre le parti sécessionniste de gauche ERC du vice-président destitué Oriol Junqueras - inculpé et emprisonné pour "rébellion" - et la formation Ciudadanos incarnée par Inès Arrimadas.
Des listes séparées
Les deux principaux dirigeants destitués par Madrid jouent leur va-tout avec ce scrutin, mais se présentent sur des listes séparées.
Le président catalan révoqué, Carles Puigdemont (droite indépendantiste), qui s'est exilé à Bruxelles, entend reconquérir son poste par les urnes, tout en sachant
qu'il serait aussitôt arrêté s'il rentrait.
"Ce qui est en jeu, ce n'est pas qui remporte les élections, mais si c'est le pays qui gagne ou si c'est Rajoy", a lancé M. Puigdemont par vidéoconférence lors du dernier meeting de sa liste Ensemble pour la Catalogne.
Oriol Junqueras n'a, lui, pas pu faire campagne. Autorisé à dix appels téléphoniques par semaine depuis sa prison, il a néanmoins envoyé à ses militants messages, poèmes
et enregistrements.
Les bureaux de vote ont ouvert à 9h(locales, 08H00 GMT) et fermeront à 20h. Les premiers résultats ne sont attendus que vers 21h. Nos journaliste de France 3 Corse ViaStella, Dominique Moret et Marion Fiamma, sont sur place pour relater cet événement déterminant pour la Catalogne.