Bien avant Don Camillo, Fernandel s'est fait connaître sur les scènes de la cité phocéenne. Un héritage marseillais que l'artiste aux multiples talents a toujours revendiqué. Son accent méridional et son faciès si particulier se sont inscrits dans le cinéma d'après guerre. Mais ses premières amours étaient tournées vers le Music-Hall. Une discipline qu'il a aussi marqué par sa présence charismatique. Pour découvrir ou redécouvrir l'artiste, rendez-vous, ce mercredi à 20h45 avec le documentaire : Fernandel, une légende marseillaise, sur ViaStella.
C'est à Marseille, alors haut lieu du Music-Hall que le jeune Fernand Joseph Désiré Contandin voit le jour le 8 mai 1903. A l'âge de 5 ans, le benjamin des 4 enfants de la famille Contandin fait ses premiers pas sur scène. Son père Denis, comptable de profession le jour et chanteur de cabaret le soir, l'emmène dans ses tournées avec son frère aîné Marcel. Ils forment alors un duo de comiques troupiers.
Le jeune Fernand fait ses armes dans les salles et arrière-salles du pays marseillais. Mais la grande guerre mobilise le patriarche et les enfants doivent subvenir aux besoins familiaux. A cette période, Fernand occupe divers postes allant de coursier pour une banque marseillaise, à docker ou encore savonnier.
De Fernand à Fernandel
En 1920 il rencontre celle qui devient sa femme, Henriette Félicie Manse. Plus tard, il lui rendra hommage de manière caustique, avec son célèbre titre "Félicie aussi".
« Tiens, voilà le Fernand d’elle ! », c'est par cette expression typiquement méridionale que Mme Manse, sa future belle-mère, inspire son nom de scène. Fernand devient Fernandel et remonte sur les planches des Music-Halls.
Son accent provençal et sa diction appuyée façonnent son jeu d'acteur. Le jeune comique troupier trouve la notoriété grâce à un numéro de "trouloulou". Il connaît ses premiers succès avec son personnage de soldat qui se rit de la guerre pour en oublier les drames. Marseille est sous le charme et sa notoriété naissante lui ouvre de nouvelles perspectives.
En 1927, il est repéré par le directeur de Paramount France. Ce dernier lui offre ses premiers contrats pour animer les entractes entre les films des cinémas du sud du pays. Fernandel séduit à chacune de ses apparitions.
Il s'attaque à Paris en 1928 sur la scène du théâtre Bobino. L'accueil le galvanise. S'ensuit la revue d'hiver du concert Mayol. Il n'a alors que quelques sketchs et chansons humoristiques en guise d'interlude, mais sa diction impeccable, ses mimiques et son exotisme régional font mouche. Entre-temps, il est débauché par le groupe Pathé au détriment de Paramount France, et prend ses quartiers dans les cinémas de la capitale. Il joue de son physique particulier et impose sa présence dans le milieu du spectacle parisien.
En 1931, il passe derrière le rideau rouge et débute dans le blanc et le noir, film de Sacha Guitry. Il travaille ensuite sous la direction de Jean Renoir, Henri Verneuil ou encore Christian Jacques. Ses rôles sont secondaires mais impriment les esprits. En 1934, sa carrière prend de l'envergure grâce à une rencontre avec un réalisateur issu de sa Provence natale.
Il a été l'un des plus grands et des plus célèbres acteurs de notre temps et l'on ne peut le comparer qu'à Charlie Chaplin
Marcel Pagnol
Au cours de ses 40 ans de carrière, Fernandel a su naviguer entre le drame et la comédie. Il reste un des plus prolifiques artistes d'après guerre. Avec 146 films et le double de disques vendus, cet artiste populaire est au panthéon du cinéma français.
Retrouvez son histoire dans Fernandel, une légende marseillaise, mercredi à 20h45 sur ViaStella.