Elles ont fait leur apparition sur les marchés il y a quelques semaines, et qui sait pour combien de temps ? La période de récolte est courte, et les fruits fragiles... Cultiver la figue, ce n'est pas facile. Pour les agriculteurs, cela vient souvent en complément d'une autre production.
Sur les étals des maraîchers, les figues ont refait leur apparition depuis quelques semaines.
Les figues corses, connues pour leur confiture, qui se marie avec les fromages de l'île sur la plupart des tables, celles des insulaires et celles des touristes.
Mais le fruit lui-même fait son petit effet sur les promeneurs qui flânent entre les allées des marchés de la fin d'été, à la recherche d'"authenticité", selon le mot à la mode.Elles sont connues les figues de Corse !
Et ces touristes, ravis d'en avoir trouvées, ne se font pas prier pour en acheter une poignée. "Elles ont poussé au soleil, elles sont connues les figues de Corse !", lâche cette vacancière, tandis qu'un autre client, à quelques mètres, opine : "Quand on a l'occasion d'en manger des fraîches, on en mange. Y en a pas chez nous..."
Une production très modeste
En Corse aussi, si on en trouve à la fin de l'été, la figue n'est pas non plus la star des stands des quatre-saisons. L'île représente environ 5 % des 3.500 tonnes qui étaient récoltées dans toute la France, hors transformation, en 2017. (Source AGRESTE)
Soit entre 170 et 180 tonnes.
Comparé aux 32.500 tonnes de clémentines, aux 3.000 tonnes de kiwis, ou aux 1.400 tonnes d'olives récoltées la même année sur l'île, ça ne pèse pas grand chose.
Sylvana vend ses premières figues sur le marché de Peri. Elle a ramassé ses premiers fruits aux environs du 15 août cet été, une date plutôt tardive. Et bien malin qui pourra prévoir la fin de la saison de la figue. Elle est très sensible aux changements de météo, et pour la cultiver, il faut une certaine ténacité, nous explique Sylvana : "On ne peut pas faire que de la figue, ça demande beaucoup de boulot ! Il faut beaucoup les arroser, être tout le temps là, à s'en occuper. Et puis après, pour les ramasser, c'est pas facile non plus...."
Laurent Costa, lui, ne fait pas que de la figue. Il est vigneron. Mais en ce moment, il n'y en a que pour elles. Les vendanges n'ont pas encore débuté chez lui, alors il prend soin de ses figuiers.Le figuier, ici, est aussi emblématique que la figue
Il n'en a pas énormément, mais 75, ce n'est pas rien.
Ils sont plantés aux abords de son domaine de vignes, qui s'étend sur 11 hectares.
Pour lui, c'est respecter une vieille tradition insulaire.
" Les vignes étaient toujours entourées soit de figuiers, soit d'oliviers. Ca permettait d'éponger un peu le sol, parce que le figuier est un arbre qui demande beaucoup d'eau. Il a besoin d'avoir les pieds dans l'eau et la tête au soleil. Chez nous, dans la plaine de Peri, il est aussi emblématique que la vigne."
La figue reste une culture complémentaire pour le vigneron : il les produit avant tout pour le plaisir... et ne les vend qu'en petite quantité, à petit prix. Et puis l'avantage, avec la figue, c'est que rien ne se perd. Et que les fruits qui resteront dans les cagettes donneront les célèbres confitures !