Le FLNC a diffusé un communiqué le jour de la date anniversaire de la mort d’Yvan Colonna, le 21 mars. Les clandestins y ont annoncé poursuivre leurs actions notamment contre « la colonisation de peuplement ». Des élus corses réagissent.
Des critiques et des revendications. Le 21 mars, jour de la mort d’Yvan Colonna, le FLNC Union des combattants et du 22 octobre a diffusé un communiqué.
Revenant d’abord sur l’assassinat du militant nationaliste et sur la commission d’enquête parlementaire ouverte à ce sujet, les clandestins se montrent notamment très sévères quant aux discussions ouvertes entre les élus corses et le gouvernement sur l’avenir institutionnel de l’île. Ainsi, elles sont qualifiées de « pseudo-concertation » visant à « leurrer les membres de la majorité « nationale » régulièrement élus depuis 2015 ».
Au lendemain de la publication de ce document de trois pages, des élus de Corse réagissent au micro de France 3 Corse ViaStella.
Michel Castellani, député de la 1re circonscription de Haute-Corse
Je pense que sur les questions de fond, de ce que l’on appelle la question corse, on n’a jamais rien lâché. On a toujours essayé de poser des questions. C’est la première fois dans l’Histoire, à mon avis, où on a posé les questions au niveau où elles doivent être posées. C’est-à-dire avec une profondeur historique, de voir ce que nous sommes. Non pas pour rejeter les autres, mais parce que nous avons vraiment besoin d’être pris en compte pour ce que nous sommes dans notre dimension historique, politique, culturelle, économique et sociale.
Ce que je veux leur dire, c’est qu’il ne faut pas imaginer qu’à l’Assemblée nationale, il suffit de faire des proclamations. Moi aussi, je peux monter sur la table en disant que la Corse est une Nation invaincue. On va me laisser dire et puis on va passer à l’ordre du jour. Les choses sont plus compliquées que ça. Il faut faire de la pédagogie, il faut essayer d’avancer dans les domaines nécessaires.
Je pense que le processus de discussions ne sera pas entravé. Il a été ouvert suite à la catastrophe de la prison d’Arles et parce qu’il y a une nécessité d’avancer. On n’essaye pas de discuter par plaisir de discuter. C’est qu’il y a en Corse des problèmes. Il faut essayer de porter des réponses à ces problèmes qui, eux, existent et qu’on n’a pas inventés.
Jean-Christophe Angelini, président du groupe Avanzemu à l’Assemblée de Corse
Je pense qu’il y a sur le fond, une analyse critique à l’endroit de la majorité territoriale et que l’on peut, pour partie, au moins partager, discuter, commenter. Il n’y a rien qui me choque. Ce qui me gêne, et c’est constant au PNC et à Avanzemu, c’est le choix d’une reprise des actions violentes. Je pense que la méthodologie, l’attitude, la stratégie, peut-être, ne sont pas à privilégier. Et donc il faudrait se déployer sur d’autres terrains. C’est une position qui est la nôtre depuis l’origine.
Nous n’avons pas à préjuger de l’issue de l’impact de cette stratégie sur les négociations en cours. Une chose est certaine, c’est qu’on a tous intérêt à ce que le dialogue se déploie. On a eu la période délicate, relative à la question des prisonniers politiques et le gel des discussions. On a eu ensuite un certain nombre de difficultés, la dernière en date avec la question de la motion de censure. Si aujourd’hui, ces actions devaient entraver le processus en cours, il faudrait que ce soit dit très tôt. Mais pour ma part, je pense que ce serait une erreur.
Jean-Martin Mondoloni, co-président du groupe Un soffiu novu à l’Assemblée de Corse
C’est un communiqué attendu à la date anniversaire du décès d’Yvan Colonna. On attendait un peu ce signal. Il est somme toute assez classique, ce qui l’est moins, c’est la façon dont le communiqué égratigne la majorité territoriale.
[…] Je souhaite que ce communiqué n’ait pas de conséquence sur le processus de discussions avec Paris. Je pense qu’il est déjà, d’une certaine façon compromis par l’action des parlementaires nationalistes corses à l’Assemblée nationale. Je souhaite que ce dialogue, ces échanges et ce processus, se déroulent maintenant sous de meilleurs auspices. Faisons bien la nuance entre les intérêts généraux de la Corse, et les intérêts particuliers, d’où qu’ils viennent et de quelques bancs qu’ils puissent provenir.
Petru Antone Tomasi, porte-parole de Corsica Libera