Ange-Marie Gaffory, Fabio Demurtas, Youssef Attarbaoui, Kamal Bakkali comparaissent ce mercredi 29 mai pour leur participation, très contestée, à une association de malfaiteurs, en réalité des actes préparatoires, selon l'accusation, en vue d'un homicide volontaire. Ce dossier s'inscrirait dans le contexte d'une opposition forte entre le clan de Guy Orsoni et celui du "Petit Bar".
Ange-Marie Gaffory et Kamal Bakkali, tous les deux détenus pour autre cause, se sont assis dans le box des prévenus avec une heure de retard. Après trois renvois, le procès pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un meurtre contre Christophe Scipilliti s’est finalement ouvert, ce mercredi 29 mai, devant la 7eme chambre du tribunal correctionnel de Marseille.
"Si les mis en examen ont fermement réfuté que la récupération de véhicules volés ait servi à la préparation d'un quelconque projet criminel, force est de constater qu'elle apparaît bien témoigner de la réunion de moyens logistiques en vue de la préparation d'une action violente", écrit la juge d'instruction dans son ordonnance de renvoi devant le Tribunal correctionnel.
Durant les premiers mois de 2019, dans le cadre d’une enquête pour trafic de stupéfiants, les enquêteurs de la police judiciaire soupçonnent Ange-Marie Gaffory, et Fabio Demurtas présentés comme des "affiliés" de la Bande du Petit Bar, de préparer une tentative d’assassinat contre Christophe Scipilliti, proche de Guy Orsoni.
Surveillances
Lors de surveillances physiques et techniques, balises de géolocalisation, écoutes téléphoniques, les policiers se rendent compte que des motos et des voitures sont stockées dans un box, avenue Noël-Franchini à Ajaccio.
Ils observent également des arrêts fréquents dans le quartier Binda, en face d’un bar appartenant à Christophe Scipilliti.
Interrogé, ce dernier évoque d’ailleurs aux policiers des craintes pour sa vie. Il se serait rendu compte de mouvements suspects devant son établissement.
Ange-Marie Gaffory reconnaît avoir stocké des véhicules dont l’origine était douteuse, peut-être "tombés du camion". "Il reconnaît avoir gardé ces motos et voitures sans savoir vraiment d’où ils venaient pour les besoins de son activité de vendeur de véhicule", déclarent Maîtres Charlotte Cesari et Jean-François Casalta. "Il nie farouchement toute implication dans un projet criminel", ajoutent les avocats.
"Fabio Demurtas conteste toute participation à ces faits", déclare de son côté Maître Antoine Vinier-Orsetti, avocat de Fabio de Murtas.
Le procès doit durer deux jours.