Censé comparaître au tribunal de Marseille cette semaine, Ange-Marie Gaffory, actuellement en détention, n’a pas pu embarquer à bord du vol Bastia-Marseille du mardi 2 avril. Cela fait suite à un refus du pilote de la compagnie lituanienne chargée d'effectuer la liaison aérienne. Le procès a donc été renvoyé à la fin du mois de mai prochain.
La scène s’est déroulée mardi 2 avril à l’aéroport de Bastia-Poretta.
Le pilote lituanien du vol Bastia-Marseille, sur lequel était censé embarquer un détenu devant comparaître au tribunal de Marseille, a refusé que le prévenu ne monte à bord de l’appareil. Un premier refus aurait été opposé sur le vol du matin, un second sur celui de l'après-midi.
"Cela a provoqué le renvoi du procès", a appris l’AFP de source judiciaire.
Ange-Marie Gaffory était censé être jugé en correctionnelle pour "association de malfaiteurs" à partir de ce mercredi 3 avril devant la juridiction marseillaise.
Au moment d’embarquer, l’homme de 38 ans, actuellement détenu au centre pénitentiaire de Borgo, était accompagné de l'escorte de l'Autorité de régulation et de programmation des extractions judiciaires (ARPEJ). Le pilote de la compagnie lituanienne, dont le vol était affrété ce jour-là par Air Corsica, s'est alors opposé à la montée à bord des agents pénitentiaires avec leurs armes. Il aurait appliqué la réglementation en vigueur au sein de sa compagnie aérienne.
"Des transferts de détenus ou de gardés à vue entre la Corse et le continent, on en fait régulièrement avec Air France ; et lorsqu'il s'agit d'un appareil affrété à une compagnie étrangère, on se voit effectivement opposer un refus", a expliqué à l’AFP la procureure Emilie Ramousse, selon laquelle le changement d'opérateur, mardi dernier, pour les rotations Bastia-Marseille ne pouvait pas être anticipé par l’administration pénitentiaire.
Contactée ce mercredi 3 avril en fin de journée, l'avocate d'Ange-Marie Gaffory "déplore" cette situation et "aurait souhaité que ce dossier puisse passer en temps et en heure" :
"Mon client, qui conteste fermement toute implication dans une association de malfaiteurs, avait à cœur de pouvoir s'expliquer devant le tribunal, affirme Me Charlotte Cesari. Il aurait été cependant appréciable que le parquet ne s'oppose pas à ce renvoi. Fort heureusement, le tribunal en a décidé autrement. Si mon client avait été transféré plus en amont, on aurait pu éviter de telles difficultés que nous déplorons."
C'est la troisième fois que ce procès est renvoyé.
Renvoi au 29 mai
Détenu au centre pénitentiaire de Borgo à la suite d’une condamnation à six ans de prison par le tribunal d’Ajaccio en décembre 2021, Ange-Marie Gaffory devait être transféré à Marseille en vue de son procès initialement prévu ce mercredi 3 et ce jeudi 4 avril.
Il devait comparaître aux côtés de trois autres prévenus pour "association de malfaiteurs", en réalité des actes préparatoires, selon l'accusation, en vue d'un homicide volontaire en bande organisée indique l’AFP.
La personne qui aurait pu être ciblée serait Christophe Scipilliti. Selon le parquet, les quatre hommes mis en examen en 2020 dans ce dossier et renvoyés en correctionnelle pour des délits connexes sont soupçonnés d'avoir eu un lien avec des véhicules susceptibles d'avoir été volés dans le cadre de ce projet criminel.
Ange-Marie Gaffory ayant refusé d'être jugé en son absence ou par visioconférence depuis la prison de Borgo, le tribunal de Marseille a donc ordonné le renvoi de l’audience aux 29 et 30 mai 2024.
Selon les services d'enquête, ce dossier d'association de malfaiteurs, instruit par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille, s'inscrirait dans le contexte d'une forte opposition entre des groupes criminels de la région ajaccienne.