Le conflit aura été de courte durée. Lundi soir, les syndicalistes de la CGT Energie Corse qui bloquaient l'entrée de la centrale de Lucciana depuis le matin ont trouvé un accord avec la direction. Deux agents membres du syndicat seront promus.
Le jour ne s'était pas encore levé mais les palettes de bois brûlaient déjà devant les grilles. Tôt ce lundi matin, une soixantaine de syndicalistes de la CGT s'est réunie pour bloquer l'entrée de la centrale électrique de Lucciana, au sud de Bastia.
Le syndicat dénonçait "l'écartement systématique de tous les candidats encartés CGT à des postes à responsabilité". "En favorisant la postulation d'un candidat du continent à travers le report de la date de forclusion, la direction écartait déjà, de fait, les postulants corses", écrit le syndicat dans son communiqué.
"Ceci démontre un anti-cégétisme primaire de la part d'une direction très revancharde par rapport aux interventions de notre syndicat à la centrale de Lucciana", poursuit la CGT Energie Corse.
Mobilisation de la CGT ce matin devant la centrale de Lucciana. Le syndicat n'écarte pas de couper la production en cas de non-réponse de la direction.
— France 3 Corse (@FTViaStella) November 15, 2021
Pour lui, les candidats syndiqués CGT seraient écartés de toute promotion depuis la nomination du nouveau directeur. pic.twitter.com/amtifpQSnZ
Arrivé il y a trois ans, le directeur de la centrale, Jérôme Leconte, est particulièrement mis à l'index par le syndicat.
"Depuis plusieurs années, cette direction stigmatise systématiquement les candidats CGT sur les postulations en les empêchant d'avoir des évolutions de carrière, déplore Xavier Nesa, secrétaire général de la CGT Energie. Pour nous, c'est inacceptable. Il n'est plus question de discuter avec cette direction pour le moment. Nous attendons que Paris rentre dans la danse des négociations car, aujourd'hui, la direction on ne la reconnaît plus. [...] Nous nous opposerons tout le temps à cette posture-là jusqu'à ce que monsieur Leconte parte car, aujourd'hui, nous demandons son départ."
Ne pouvant pas accéder aux locaux, la direction était également présente devant les grilles, à l'écart des grévistes.
A 15h30, l'un des sept moteurs de la centrale a été désactivé par les syndicalistes (un autre ne fonctionnait déjà pas avant l'action de la CGT). Objectif : baisser la capacité de production et renforcer la pression.
Un accord finalement trouvé
Lundi, en fin de journée, on apprenait qu'un accord avait été trouvé avec la direction. Cette dernière a accepté la promotion interne de deux agents de la centrale, adhérents de la CGT.
Le coup de force aura donc fonctionné. Il aura fallu moins de douze heures pour aboutir à la résolution du conflit.